Cette année, j’ai participé aux cérémonies organisées par les comunes de Cigogné, Courçay et Bléré.

Mesdames, Messieurs,

Il y a 78 ans, à Reims, l’Allemagne capitulait sans condition devant les représentants des armées alliées. C’est ce que nous commémorons aujourd’hui.

Après 6 ans de combats, de crimes indicibles et de deuil, la paix revenait enfin en Europe.Mais commémorer le 8 mai 1945, en 2023, c’est se rappeler qu’il y a 80 ans, l’année 1943 était celle qui faisait basculer la guerre.

1943, c’est :
  • l’échec de l’armée allemande devant Stalingrad,
  • la déroute de l’Afrika Korps en Tunisie,
  • la débarquement allié en Italie et la chute de Mussolini,
  • la création du Conseil national de la résistance, réunissant tous les courants de pensée et tous les partis républicains,
  • la constitution du Comité français de libération nationale qui donne au général de Gaulle un véritable gouvernement,
  • et la création de la 2e division blindée qui, un an plus tard, allait libérer Paris,
  • c’est enfin l’année où Jean Moulin fut le visage martyrisé de l’engagement.

À 80 ans de distance, l’année 1943 nous rappellent trois leçons clefs qui résonnent avec notre actualité

La liberté est l’un des biens les plus précieux dont une communauté politique peut disposer. Parfois chèrement payée, elle doit être défendue avec ferveur, constance et ténacité. Je pense ici à nos amis ukrainiens. Cette liberté a un prix : je voterai la prochaine loi de programmation militaire portant sur les années 2024 à 2030. En prévoyant 400 milliards d’euros sur 7 ans, cette loi exigeante a pour vocation de garantir la défense de notre liberté dans un environnement menaçant. Son montant considérable, sans qu’il n’y ait « ni luxe, ni aise, ni confort » pour reprendre les termes du Président de la République, nous montre que la liberté a un prix.

Si la liberté est un de nos biens les plus précieux, la paix l’est tout autant. Nos anciens ont su faire la paix en 1945. Mais nous avons aussi su trouver les voies d’une réconciliation dont le projet européen est le fruit pour dépasser les antagonismes nationaux. En son cœur, le rapprochement franco-allemand a été le vecteur d’une sublimation des différences au service du bien commun et de la sécurité des Européens. Accoudée à l’alliance atlantique, l’Europe a offert une paix à la durée inégalée sur le continent et une communauté de destin aux populations de 27 Etats.

Le destin d’une nation tient à la résistance et à la résilience de ses membres. Pas de projet collectif sans engagement individuel.Commémorer le 8 mai 1945 comme les 80 ans de l’année 1943 est une invitation à renouer avec l’élan de ceux qui ont contribué à redonner à la France son honneur, son rang et son destin. C’est renouer avec les espérances de la République.

Vive la République. Vive la France.

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