J’ai présenté jeudi 23 janvier au théâtre municipal d’Amboise mes vœux pour 2020. Ils étaient précédés d’une introduction musicale par l’ensemble de musique baroque La Pastorella. Les vœux sont un moment privilégié de rencontre entre l’élu et tous les citoyens d’un territoire. Ce rite doit permettre à l’élu de tirer les enseignements de l’année écoulée, de rendre des comptes, de remercier chacun et d’ouvrir des pistes pour mieux aborder ensemble l’année nouvelle.

En me pliant à ce rituel, je m’inscris pleinement dans une tradition beaucoup plus ancienne que la Ve République, puisqu’elle remonte à l’Antiquité. Dans l’ancienne Rome, aux premiers jours de l’année, les citoyens allaient au bois de Strenia, honorer la déesse de la bonne santé. C’est « Strenia » qui a donné notre mot « étrennes ». Ces citoyens en rapportaient des brins de verveine, qu’ils offraient aux principaux magistrats de la ville. Les corps constitués de la République de Rome ne recevaient pas cet hommage sans quelques discours.

Quant à la verveine, elle est à la fois un tonique et un remède : elle ranime les passions qui s’éteignent, tout en ayant le pouvoir de cicatriser les plaies et de faire tomber les fièvres. C’est dire si la verveine serait bienvenue en ce moment, à l’issue d’une année compliquée, et à l’orée de 2020. De la verveine, non pour ranimer les passions, qui sont exacerbées trop souvent dans notre pays, au détriment de la raison ;  mais bien davantage de la verveine pour apaiser les fièvres de notre corps social. Je note que notre monde devient de plus en plus violent, agressif, vindicatif. C’est sans doute la conséquence de profondes mutations, qui font peur, déstabilisent et suscitent des fortes réactions. Je comprends le désarroi de certains, mais condamne toutes les formes de violence organisée qui touchent les élus, les journalistes, les syndicalistes, les agriculteurs, les scientifiques et bien d’autres encore.

L’année dernière je plaçais mes vœux sous le signe de la Renaissance à l’occasion du 500e anniversaire de la mort de Léonard de Vinci. On se souvient que le point d’orgue de cet anniversaire fut la visite du Président de la République Française et de son homologue italien à Amboise en mai dernier.

La Renaissance, c’est le 16e siècle.

Je voudrais placer mes vœux, cette année sous l’égide du 18e siècle. Pourquoi ?

 

Parce que ce théâtre qui nous réunit s’appelle le théâtre Beaumarchais et que Beaumarchais est l’une des incarnations de ce siècle, qui est le siècle des lumières.

Un étonnant personnage. On connaît le Barbier de Séville, le Mariage de Figaro, mais sait-on que Beaumarchais fut horloger ? Maître de Musique ? Espion ? Editeur des œuvres de Voltaire ? Le principal artisan de l’appui de la France à la révolte des américains ? Vigneron à Vouvray ?

Beaumarchais est le représentant de ce siècle des lumières. Je souhaite que nous retrouvions collectivement l’esprit des lumières.

Cet esprit c’est d’abord une promesse de liberté et d’émancipation, un engagement contre toutes les formes d’oppression :

 

  • la liberté du savoir face à l’obscurantisme et à l’ignorance ;
  • la liberté d’un peuple, le peuple américain, face à une nation colonisatrice, la nation anglaise ;
  • la liberté de l’écrivain et du journaliste face à la censure ;
  • la liberté du commerçant et de l’entrepreneur face au corporatisme et aux privilèges ;

 

Je forme des vœux pour qu’en 2020 soit donnée à tous la liberté d’entreprendre, de travailler, de se déplacer, de choisir son destin, de s’émanciper, de voter, de créer, d’inventer, d’imaginer.

 

L’esprit des Lumières, c’est ensuite une vision renouvelée et élargie du monde, c’est une pensée moderne qui s’affirme à travers :

 

  • la primauté de l’esprit scientifique Diderot, d’Alembert avec leur Encyclopédie ;
  • le principe de la séparation des pouvoirs cher à Montesquieu, l’impératif de former dans le pluralisme des esprits critiques et éclairés ;
  • l’affirmation de l’idée de tolérance et d’ouverture dans une Europe marquée par les divisions religieuses ;
  • l’idée de progrès qui vient couronner tous ces traits dominants.
  • un siècle où le philosophe Kant ordonne : « ose savoir ».

 

Je forme des vœux en 2020 pour une mobilisation de nos concitoyens autour des enjeux :

 

  • de la connaissance scientifique ;
  • du compromis nécessaire pour avancer dans les réformes, ;
  • d’un débat démocratique respectueux des idées des autres ;
  • de la tolérance et de la bienveillance ;
  • des avancées technologiques.

 

Le siècle des lumières, c’est enfin l’idée de révolution qui s’impose, révolution politique mais aussi révolution industrielle qui :

 

  • enclenche la croissance économique ;
  • accompagne et favorise la poussée démographique ;
  • bouleverse l’organisation économique et sociale de l’Europe jusqu’à nos jours ;
  • façonne nos territoires ;
  • transforme durablement les relations entre les espaces urbains et ruraux.

Je note que de toutes ces révolutions, Beaumarchais a été un acteur engagé.

 

Je forme des vœux en 2020 que nous soyons collectivement capables de relever les défis liés :

 

  • à la révolution climatique et aux enjeux de la préservation de la biodiversité ;
  • à la révolution démocratique et aux demandes fortes de nos concitoyens d’être associés à la conduite des affaires qui les concernent ;
  • les défis liés à la révolution technologique et industrielle sans laquelle il n’y aura pas de croissance économique.

 

Je forme des vœux en 2020, pour que le Grand-Est Touraine, c’est à dire les 4 communauté de communes qui forment le territoire de ma circonscription, participe pleinement à cette révolution et qu’il s’inspire de l’esprit de ce siècle.

Un siècle où Madame Louise Dupin, reçoit à Chenonceau les plus grands philosophes, académiciens, ingénieurs et économistes français, dans son salon littéraire. Cette femme d’exception sera la première à écrire un Code des Droits de la Femme, aidé de son secrétaire, Jean Jacques Rousseau, qui connut, à Chenonceau, une période de bonheur paisible décrite dans certaines de ses œuvres.

Et bien sûr à chacun d’entre vous je souhaite le meilleur pour cette nouvelle année : plein de petits moments de bonheur, de jolies rencontres, une santé de fer et la réussite de vos projets.

 

Je voudrais aborder à présent brièvement le bilan de mon action en 2019.

 

Je suis fier d’avoir porté 3 dossiers importants.

  • Territoires d’industrie.
  • L’agenda rural.
  • Le projet de loi de finances 2020.

Ces 3 dossiers ont des résonances à la fois locales et nationales.

 

Le premier dossier est celui du Grand Est Touraine – Territoires d’industrie

Notre économie est engagée dans une nouvelle révolution industrielle, celle de la digitalisation, de l’intelligence artificielle, des biotechnologies.

 

Le Gouvernement a engagé une politique de reconquête industrielle qui commence à porter ces fruits. On observe aujourd’hui que la France est :

 

  • championne d’Europe pour l’attractivité industrielle ;
  • le 1er pays d’accueil des investissements directs étrangers dans l’union européenne.

 

Avec pour conséquences :

 

  • qu’il n’y a jamais eu autant de créations d’entreprises industrielles ;
  • que le chômage est plus au bas depuis 10 ans ;
  • que notre balance commerciale se redresse ;
  • et que notre croissance est l’une des plus forte d’Europe.

 

Cette bonne santé économique se traduit par des rentrées fiscales qui permettent de financer les engagements du Président de la République en matière de justice sociale tout en baissant notre déficit public et en stabilisant de notre dette.

On oublie trop souvent que les territoires ruraux sont les premiers territoires d’industrie : la part des emplois industriels y est de 18 ,4% contre 11,5% sur le reste du territoire.

Le Grand Est-Touraine est un territoire d’industrie avec des PME ou des grandes entreprises de renommée mondiale.

En 2019, grâce à la mobilisation collective nous avons obtenu une labellisation nationale qui nous permet de bénéficier d’un accompagnement privilégié des moyens de l’Etat et des opérateurs nationaux comme par exemple la banque publique d’investissement. C’est une bonne nouvelle pour notre territoire, nos entreprises, les emplois dans le Grand Est Touraine. Concrètement depuis la signature du protocole avec l’Etat et la Région, en avril dernier une vingtaine de projets ont été lancés qui concernent par exemple :

 

  • le besoin des entreprises dans le domaine du recrutement ou de la formation ;
  • un très beau projet d’usine témoin 4.0 porté par Mecachrome.

 

Je me réjouis que le site de La Boitardière, à Amboise, ait été retenue par le gouvernement pour être un site labellisé « site industriel clés en mains ». C’est le résultat conjoint de l’action de la communauté de commune Val d’Amboise et de l’énergie collective que nous avons développée pour obtenir la labellisation Territoires d’industrie.

 

Le deuxième dossier concerne l’agenda rural ou encore le plan national d’actions du gouvernement en faveur des territoires ruraux.

Le Premier Ministre et Jacqueline Gourault m’ont confié une mission avec 4 élus locaux représentants des associations de maires pour leur faire des propositions afin :

 

  • d’améliorer la vie de nos concitoyens qui vivent dans les territoires ruraux ;
  • et faciliter les projets des acteurs publics et privés qui agissent au quotidien pour le développement de ces territoires.

 

Nous avons rendu un rapport qui comprend 200 propositions qui touchent tous les aspects de la vie quotidienne de nos concitoyens des territoires ruraux comme l’accès aux services publics, à la santé, à l’éducation, à la culture, à la mobilité, au numérique, au sport etc.

Le Premier Ministre a annoncé un plan national pour nos campagnes qui retient 173 propositions de nos 200 mesures avec un comité de suivi et un comité interministériel de mise en œuvre. Ce qui est absolument inédit.

J’ai le sentiment que notre travail n’a pas été inutile. Il a été compris et entendu et je remercie tous les acteurs locaux et nationaux qui ont alimenté ma réflexion dans le cadre de cet agenda rural. Aujourd’hui plus de 50 mesures ont été votées ou sont mises en œuvre.

Exemples :

  • L’opération 1 000 cafés dans les communes (Cérelle).
  • La nouvelle licence 4.
  • L’accélération du déploiement de la fibre optique et de la couverture 4G.
  • Le soutien financier aux fanfares ou harmonies municipales.
  • Le déploiement de 3000 internes en médecine dans les territoires ruraux.
  • Le plan de soutien aux petits commerces.
  • Des garanties de financement de l’État fléchées vers les territoires ruraux, je pense à la culture, aux sports et aux jeunes en particulier.
  • La possibilité de réunion en téléconférence pour les élus ruraux éloignés.
  • Le déploiement du dispositif volontaire territorial d’entreprise.
  • Les 240 000 services civiques (Ehpads, mairies).

 

Le troisième et dernier dossier que je souhaite aborder est celui du projet de loi de Finances 2020.

C’est le premier budget auquel je participais comme nouveau vice-président de la commission des finances de l’Assemblée Nationale ce qui m’a conduit à avoir un rôle accru dans la conduite des quelques centaines d’heures de débats et dans l’examen de plus de 8000 amendements.

Cette loi de Finances met en place un budget historique pour le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité des entreprises, donc pour l’emploi, avec une baisse de 10 milliards d’impôt pour les ménages et 1 milliard pour les entreprises. Cette baisse d’impôt est rendue possible par la bonne santé de notre économie.

 

Ce budget est aussi une réponse à l’urgence écologique, économique et sociale et aux besoins de protection des français :

 

  • Intérieur +700 m€ ;
  • Justice +200m€ ;
  • Armées +1.7 Mds€.

 

Je voudrais terminer mon propos en évoquant deux chantiers législatifs importants qui arrivent :

 

  • le projet de réforme de notre système de retraite ;
  • et la loi 3 D, décentralisation, déconcentration et différenciation qui s’inscrit pleinement dans le prolongement de l’agenda rural.

 

Je serai à votre écoute, disponible et en proximité pour échanger avec vous sur ces sujets.

 

Le siècle des Lumières a été le siècle de l’engagement, je pense à Beaumarchais qui a été de tous les combats en faveur de la liberté et de l’émancipation.

Continuons en 2020 à nous engager, je salue :

 

  • tous les bénévoles qui font vivre nos associations ;
  • toutes les personnes qui assurent notre protection ;
  • toutes celles qui entreprennent et favorisent le développement de nos territoires ;
  • qui construisent des solidarités de proximité ;
  • sui constituent les forces vives de notre pays.

 

J’invite tous ceux qui le peuvent :

 

  • à s’engager dans la vie de la cité en se présentant aux élections municipales ;
  • à aller voter pour décider de l’avenir de leur commune.

 

Qu’il me soit permis ici de rendre hommage à tous les maires, adjoints et conseillers municipaux qui ne se représenteront pas aux prochaines municipales. Je veux leur dire merci pour leur engagement au service de leurs concitoyens.

Je souhaite bonne chance à celles et ceux qui se présenteront aux suffrages de nos concitoyens.

J’ai une pensée particulière pour Damien Foratier, maire de Neuillé-le-Lierre et Jean-Jacques Martin, maire d’Athée-sur-Cher, décédés brutalement.

Mesdames, Messieurs, je voudrais enfin mettre à l’honneur 4 personnes qui se sont particulièrement distinguées par leur engagement.

Pour leur témoigner de ma reconnaissance, j’ai souhaité leur remettre la médaille de l’Assemblée nationale.

 

Deux sont absents de Touraine : Guy de Brantes et François Saint-Bris.

 

Guy De Brantes. Maire des Hermites, Elu depuis plus de 30 ans, Président de l’Association des maires ruraux d’Indre-et-Loire dont les conseils m’ont été précieux pour l’Agenda rural, Président de l’Institut Médico Educatif de La Boissière à Château-Renault. Un élu dont le dévouement pour ses concitoyens n’a jamais failli.

 

François Saint-Bris. Dépositaire de l’histoire du Clos Lucé, pour l’important travail réalisé dans le cadre de l’Année Léonard de Vinci et en particulier l’exposition exceptionnelle de la tapisserie de la Cène de Léonard de Vinci. Une œuvre monumentale qui pour la première fois depuis le XVIe siècle quittait la cité du Vatican.

 

Deux sont présents :

 

Bernard Garnier. Président de l’Association des industriels du Castelrenaudais, représentant les industriels du Grand Est Touraine – Territoires d’industrie. Par cette médaille je veux saluer un engagement constant depuis plus d’un an sur cet important dossier qui mobilise beaucoup d’énergies, avec des résultats concrets. C’est aussi un travail de longue date en faveur des scolaires pour leur faire découvrir et aimer le monde de l’entreprise et de l’industrie.

 

Sonia Pareux. Référente à l’association pour adultes et jeunes handicapés d’Indre-et-Loire qui accompagne les personnes présentant des troubles ou des difficultés de communication, de motricité ou de relation en proposant des suivis pluridisciplinaires. Elle est fondatrice du Festival inclusif Autrement dit — unique en France — dont la seconde édition s’est déroulée à Montlouis-sur-Loire les 1er et 2 juin dernier. Sonia nous en dira quelques mots.

 

Mesdames, Messieurs, croyons dans notre capacité collective à répondre aux défis de la République : la Liberté, l’Egalité, la Fraternité.

 

Remise de la médaille de l’Assemblée nationale à Bernard GARNIER

 

Remise de la médaille de l’Assemblée nationale à Sonia PAREUX

 

 

 

 

Partager :