J’ai participé ce mercredi 8 mai 2019 aux cérémonies patriotiques de La Croix-en-Touraine et Bléré commémorant la capitulation de l’Allemagne nazie du 8 mai 1945. L’occasion de remettre la médaille de l’Assemblée nationale à Roger MARTEAU : ancien passeur de la ligne de démarcation âgé de seulement 14 ans en 1940.

Mesdames, Messieurs, Mes chers concitoyens,

Il y a 10 jours, le 29 avril, nous nous retrouvions devant les plaques commémoratives et les monuments aux morts pour célébrer la mémoire des victimes de la déportation dans les camps de concentration et d’extermination nazis lors la Seconde Guerre mondiale.

En ce 8 mai, c’est l’acte solennel de capitulation sans condition de cette Allemagne nazie —concentrationnaire et génocidaire — que nous célébrons. Avec cette capitulation s’achevait des années de terreur, de souffrance, de spoliation irréparable et de privations…

En ce 74e anniversaire de la victoire des forces alliées sur la barbarie nazie, comme chaque année, nous rendons hommage aux combattants héroïques, aux victimes de ces terribles années de guerre (comme celles du massacre de Maillé), à toutes celles et ceux qui ont risqué ou sacrifié leur vie pour que nous recouvrions notre liberté.

Nous honorons la mémoire de la résistance des anonymes, la résistance de ces hommes et de ces femmes ordinaires qui ont accompli des actes extraordinaires : passeurs de frontières ou de la ligne de démarcation comme Roger MARTEAU, saboteurs aux chemins de fer et dans les usines d’armement françaises, sauveurs de Juifs (les « Justes »), héros du Vercors et du Plateau des Glières, mais aussi de Touraine comme l’abbé PÉAN (curé de Draché, Maillé et de la Celle Saint-Avant) torturé et assassiné à Tours dans les locaux de la Gestapo, rue George Sand, le 27 ou le 28 février 1944. Il aurait selon des recoupements contribué à faire franchir la ligne de démarcation à près de 2 000 personnes dont plus de 100 aviateurs alliés. Rendre aujourd’hui hommage à Roger MARTEAU c’est l’assurer de notre reconnaissance ; c’est aussi refuser d’oublier l’abbé PÉAN, le colonel MARNET, le capitaine VENIEN, le commandant BOURGOUIN ; c’est ne pas oublier Lucien VENISSE et Jacques LAURENT abattus à Saint-Symphorien.

Sur le continent européen, la Seconde Guerre mondiale ne fut pas « seulement » un conflit militaire entre Nations. Est venue s’ajouter une persécution volontaire et systématique de populations civiles, d’hommes, de femmes et d’enfants, parce qu’ils étaient juifs, slaves, tsiganes, opposants politiques, homosexuels et handicapés mentaux.

Ce 8 mai nous rappelle que la paix, la démocratie, les valeurs républicaines, le respect de l’autre, la tolérance, le progrès économique, social ou environnemental, sont des combats quotidiens et qu’à aucun moment nous ne devons baisser la garde, ni relâcher notre vigilance. Comme le disait le philosophe allemand Arthur Schopenhauer, « l’Histoire est au peuple ce que la Conscience est pour un homme. Un peuple qui oublie son histoire est un homme qui perd sa conscience ». Aussi, pour ne pas perdre cette conscience, nous devons nous souvenir aujourd’hui, demain, et toujours, de ce que signifie le 8 mai 1945.

Nous devons nous souvenir également que les premières victimes furent allemandes. Car pour beaucoup de citoyens allemands cette période dramatique et sanglante avait commencé douze ans plus tôt avec l’arrivée au pouvoir — par les urnes — d’Adolf Hitler.

C’est parce que les dirigeants européens se sont souvenus de ces années noires et du 8 mai 1945 que le Conseil européen de Milan des 28 et 29  juin 1985 a institué la Journée de l’Europe du 9 mai.

Portons haut notre drapeau tricolore, notre devise républicaine et notre hymne national, mais attachons-nous dans un même élan à faire grandir l’Europe ; cette Europe imparfaite mais si jeune au regard de l’histoire. Les douze étoiles de son drapeau, son hymne et sa devise (« Unis dans la diversité ») sont des symboles de paix et de stabilité sur le continent européen. Souhaitons qu’ils incarnent l’espoir d’un monde meilleur.

Vive la République ! Vive la France !

 

La Croix-en-Touraine

 

La Croix-en-Touraine

 

La Croix-en-Touraine

 

Bléré

 

Remise des médailles de la Ville de Bléré et de l’Assemblée Nationale, à M. Roger MARTEAU, pour services rendus à la France pendant la Seconde Guerre mondiale.

 

Partager :