Le Gouvernement va débloquer 100 millions d’euros pour améliorer la couverture internet en France vient d’annoncer le Premier ministre Édouard Philippe. Ce soutien supplémentaire de l’Etat pour réduire la fracture numérique permettra de financer un « chèque » de 150 € au bénéfice de près d’1,5 million de ménages isolés géographiquement, afin qu’ils puissent s’équiper en technologies de très haut débit autre que la fibre optique (boucles radio, satellite, 4G fixe…).

Le plan du Gouvernement prévoit que tous les Français aient accès à au moins un « bon haut débit » internet (8 mégas par seconde, soit un film téléchargé en une heure) d’ici 2020 et un très haut débit en 2022 (30 mégas par seconde).

La fracture n’est pas une légende

L’’entrée dans l’’ère numérique crée de nouvelles opportunités mais aussi de nouvelles inégalités. Selon le CREDOC, 40% de la population française n’’utilise jamais l’’informatique, formant ainsi une nouvelle forme d’’inégalité : la fracture numérique ou « digital divide ».

Elie MICHEL dans son ouvrag Le fossé numérique. L’’internet, facteur de nouvelles inégalités ? définit la fracture numérique comme une inégalité face aux possibilités d’accéder et de contribuer à l’information, à la connaissance et aux réseaux, ainsi que de bénéficier des capacités majeures de développement offertes par les TIC.

La fracture numérique crée trois types d’inégalités

Pour être encore plus précis, le numérique crée, révèle ou accroît plusieurs types d’’inégalités :

  • la fracture originellement théorisée est la fracture géographique entre les pays du Nord et du Sud ou au sein même du territoire français entre les zones urbaines et les zones rurales ;
  • la fracture générationnelle désigne la disparité d’’utilisation des appareils électroniques selon l’’âge de l’’utilisateur. Alors qu’’en Finlande, par exemple, 68% des plus de 65 ans utilisent internet, ce n’’est le cas que de 18% des Français de plus de 65 ans… ;
  • la fracture numérique est également sociale et économique : 2/3 des personnes à faible revenu ne disposent pas d’’un ordinateur à domicile contrairement à 91% des revenus élevés – et une personne sur deux sans diplôme n’’a pas accès à internet.

Cela a évidemment des conséquences sur le chômage des jeunes non-diplômés en défavorisant plus encore les personnes déjà éloignées de l’’emploi puisque 90% des employeurs recrutent par internet.

 

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