L’élection de Joe Biden est-elle une bonne nouvelle pour la France ?

DL : Je pense que c’est une bonne nouvelle pour les Etats-Unis, le Monde, L’Europe et la France. Le multilatéralisme, c’est à dire à la coopération entre Etats pour dégager des règles communes et prévenir les conflits, est un acquis important des relations internationales depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ce facteur de progrès a été mis à mal par la présidence Trump : coup d’éclat permanent, rejets brutal des accords internationaux, chantage aux rétorsions économiques. Joe Biden s’est engagé à favoriser la négociation internationale.

Des exemples ?

DL : Joe Biden a promis le retour des Etats-Unis dans l’Accord de Paris sur le climat, la reprise des négociations sur l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la relance de la discussion sur la taxation des  Multinationales. Trump avait mis son véto à ces sujets. 

Joe Biden incarne-t-il le renouveau ?

DL : Non… et oui. Non, car Joe Biden est clairement un président de transition. Il va tenter d’assurer une transition de l’Amérique du XXe siècle vers celle du XXIe siècle, de pacifier deux Amériques fracturées, de réconcilier l’Amérique avec ses alliés historiques. Oui, car il s’est engagé en faveur d’une diplomatie de valeur fondée sur la liberté, la démocratie, le respect de l’Etat de droit, la condamnation des régimes despotiques. C’est une idée novatrice qui n’existait pas chez Trump.

Dans ses rapports avec la France, que peut-on espérer du nouveau président ?

DL : Des relations plus apaisées et plus prévisibles, fondées sur des liens historiques privilégiés. Sur le plan économique, j’espère que Joe Biden supprimera la « taxe Trump » qui surtaxe de 25% les produits de consommation européens, notamment le vin français.

Quel rôle aura la vice-présidente Kamala Harris ?

DL : Par son charisme, son dynamisme et son courage politique elle a contribué à la victoire de Joe Biden. Elle sera utile au Président pour traiter les minorités raciales qui se sentent exclues. Elle aura sans doute un rôle important au Sénat. En cas d’égalité des voix dans cette chambre, la vice-présidence dispose d’une voix. Dès lors, elle pourrait contrer le blocage des républicains et faire pencher la balance en faveur des lois réformistes du Président Biden.

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