C’est un Président de la République humble et lucide qui a prononcé devant le Congrès réuni cet après-midi à Versailles un discours ambitieux et clair. Humble en déclarant : « Je sais que je ne peux pas tout, je sais que je ne réussis pas tout. Mais mon devoir est d’essayer ». Clair : en mettant en cohérence l’année écoulée avec les quatre à venir et en fixant pour cap : une économie forte et une société solidaire pour faire à nouveau de la France une grande puissance.

 

 POURQUOI INTERVENIR DEVANT LE CONGRÈS ?

L’objectif de ce discours adressé aux Français à travers la Représentation nationale était de rappeler à chacun « le cap et la volonté de notre pays, pour que nous sachions tous ensemble où nous allons ». Pour couper court à toute polémique politicienne, le Président a annoncé avoir demandé au Gouvernement de déposer dès cette semaine un amendement au projet de loi Constitutionnelle qui lui permettra l’année prochaine de rester pour écouter les réactions des différents groupes politiques, et de leur répondre (ce que n’autorise pas aujourd’hui la Constitution).

 

 L’ANNÉE DES ENGAGEMENTS TENUS

L’année écoulée a été l’année des engagements tenus : l’investissement est reparti, le scandale du tirage au sort à l’université a été réglé, l’école a retrouvé sa place, l’état d’urgence a été levé tout en renforçant notre arsenal juridique contre le terrorisme, la rémunération du travail a été améliorée, les blocages du marché du travail ont été levés, la SNCF a été sauvée, et les finances publiques ont été rétablies pour la première fois depuis plus de dix ans. Le Président a expliqué être pleinement conscient du décalage entre l’ampleur des réformes engagées et les résultats déjà ressentis.

 

 UNE ÉCONOMIE FORTE ET UN PROJET DE SOCIÉTÉ S’ATTAQUANT AUX INÉGALITÉS

Le Président de la République a fixé le cap des mois et des années à venir :

 

  • une économie forte grâce à la reprise de l’investissement et grâce au rappel d’une loi très simple : « pour qu’il y ait un gâteau à partager, il faut d’abord qu’il y ait un gâteau. Il est absurde de prétendre qu’aider les entreprises revient à aider les riches : c’est tous les Français que nous aidons en consolidant notre économie » ;
  • un projet de société qui s’attaque aux inégalités de destin car ce sont elles qui sont le plus scandaleuses en France : « que ce ne soient plus la naissance, la chance ou les réseaux qui commandent la situation sociale, mais les talents, l’effort et le mérite ! ». L’éducation est « le combat de notre siècle » pour permettre ensuite l’émancipation par le travail.

 

 LES RÉFORMES VONT SE POURSUIVRE, LES CONCERTATIONS AUSSI !

Le Président de la République a annoncé qu’il recevra les partenaires sociaux (dès juillet) pour partager avec eux l’agenda des prochaines réformes ainsi que les 120 plus grosses entreprises françaises afin de leur demander de s’engager pour l’apprentissage, l’emploi des jeunes et le développement de leur activité dans les territoires délaissés.

 

 CONSTRUIRE L’ÉTAT-PROVIDENCE DU XXIe SIÈCLE

Le Président de la République a fixé la priorité de l’année, la construction de l’Etat-Providence du XXIème siècle :

 

  • plus universel : pour mieux couvrir les risques de chômage de chacun indépendamment de son statut, mieux protéger (le passage en retraite ; pour les titulaires de carrières hachées, il en a profité pour tordre définitivement le cou à la fake news sur les pensions de réversion) ;
  • plus efficace : reste à charge zéro et transformation de l’offre de soins sur le territoire à l’automne ;
  • plus protecteur des plus fragiles (enfants, plus pauvres et plus âgés).

 

 RESTAURER L’ORDRE RÉPUBLICAIN

Le Président de la République a appelé à la poursuite de la restauration de l’ordre républicain :

 

  • Sécurité : plus de moyens pour les forces de l’ordre et réforme de la procédure pénale pour libérer des forces sur le terrain.
  • Droits et devoirs : le Service national universel (SNU) sera présenté d’ici la fin de l’année : « C’est en connaissant mieux son compatriote que jamais peut-être on n’aurait croisé autrement, qu’on se met en mesure de le comprendre mieux, de le respecter et de sentir ce lien invisible qui fait la communauté de destin d’une nation. »
  • Refus de laisser personne s’éloigner de la République : le Président donnera à l’automne à l’islam « un cadre et des règles garantissant qu’il s’exercera partout de manière conforme aux lois de la République. Nous le ferons avec les Français dont c’est la confession et avec leurs représentants ».

 

 UNE EUROPE DU PROGRÈS CONTRE LES NATIONALISMES

Le Président est enfin revenu sur le combat européen à venir, l’année prochaine : « la frontière véritable qui traverse l’Europe est celle qui sépare les progressistes des nationalistes ».

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