La Nouvelle République s’est fait hier 24 août l’écho de l’inquiétude exprimée par des élus d’Indre-et-Loire après l’annonce par la Ministre du Travail d’une remise à plat du dispositif des contrats aidés.

Si je comprends les inquiétudes que cette annonce peut susciter, si je partage le constat que certains contrats aidés ont permis un retour durable à l’emploi, j’ai en revanche plus de difficulté à recevoir des leçons de la part d’anciens élus socialistes qui ont soutenu un budget insincère l’année dernière.

Je rappelle que des études de la Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques du ministère du Travail (DARES), de l’OCDE et de la Cour des Comptes convergent pour démontrer la faible efficacité des contrats aidés pour un retour à l’emploi pérenne, malgrè le coût élevé de ce dispositif pour les comptes publics. Faut-il ne rien changer ? Je ne le crois pas.

Dans le secteur marchand, où ils sont pris en charge par l’Etat à hauteur de 35% du SMIC, l’effet d’aubaine est fort : 63% des embauches auraient eu lieu au même moment et avec la même personne en l’absence de l’aide de l’Etat. Le rapport coût/efficacité est par ailleurs très faible avec un seul emploi pérennisé pour 7 emplois aidés financés. Dans le secteur non-marchand où la prise en charge par l’Etat s’élève à 75% du SMIC en substitution de collectivités locales ou d’associations, l’insertion professionnelle est inefficace à long terme pour les 3/4 des bénéficiaires : seuls 26% des personnes bénéficiant d’un contrat aidé dans le secteur non-marchand, retrouvent un emploi durable.

Dans l’immédiat, et pour répondre aux inquiétudes légitimes des élus et des responsables d’associations, le Premier Ministre a annoncé hier la création de 40 000 emplois aidés supplémentaires qui viendront abonder le dispositif dans trois secteurs prioritaires :

1/ l’Éducation Nationale (notamment pour les auxiliaires de vie scolaire et l’accompagnement des élèves handicapés) ;

2/ L’urgence en matière sociale et de santé (hébergement social, alimentation d’urgence, accueil des personnes en situation d’handicap…)

3/ L’outre-mer.

Si des collectivités ou des associations souhaitent signer des contrats aidés dans ces trois secteurs, leur demande sera examinée au cas par cas. Je soutiendrais, si nécessaire, leurs démarches auprès des services de l’Etat.

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