Les réponses aux questions que j’ai le plus souvent entendues. 

1. J’avais pris mes dispositions pour mon départ à la retraite fin 2022, avec la réforme je vais devoir décaler mon départ de 2 ans

Non, parce que la réforme sera mise en place progressivement seulement, pour ne pas pénaliser les salariés proches de l’âge de la retraite. Le décalage de l’âge légal de départ en retraite est de 3 mois par génération à partir de ceux nés en 1961. Donc ceux qui sont proches de la retraite ne devront décaler leur départ que de 3 mois au plus.

2. J’ai commencé à travailler entre mon 20e et 21e anniversaire, je dois travailler jusqu’à 64 ans, pourquoi est-ce que je dois travailler plus que 43 annuités ?

Les 43 annuités sont un plancher et non pas un plafond. Aujourd’hui déjà, ceux qui ont commencé à travailler très tôt (15 ou 16 ans) doivent cotiser 45 annuités pour pouvoir partir de manière anticipée avec le dispositif carrières longues. Après la réforme, ceux qui ont commencé à travailler à ou avant 16 ans pourront partir un an plus tôt. De plus, la Première ministre a annoncé l’extension du dispositif carrière longue jusqu’à 21 ans : cela signifie que sous conditions d’un nombre de trimestres cotisés avant la fin de l’année des 21 ans et d’annuités cotisées (43), il est possible de partir à 63 ans.

3. Pourquoi ne pas appliquer seulement un allongement de la durée de cotisation minimale ?

Cela pénaliserait en premier lieu les personnes avec des carrières hachées, des périodes de chômage, etc. soit les plus fragiles. Pour ne pas toucher à l’âge légal de départ et n’activer que le levier de durée de cotisation, il faudrait la relever à 45 ou 46 annuités pour le même effet financier, ce qui pénaliserait ceux qui ont commencé leur carrière tard.

4. Pourquoi ne pas seulement reculer l’âge de départ à la retraite, pourquoi également accélérer le calendrier de la réforme Touraine ?

Sans l’accélération de la réforme Touraine, l’âge de retraite devrait être porté à 65 ans pour équilibrer le système. Notre système de retraite repose sur un double pilier, durée de cotisation et âge légal de départ, qui garantit que ceux qui ont eu une carrière longue, ceux qui ont commencé leur carrière tard, ne sont pas trop pénalisés.

5. J’ai commencé à travailler à 19 ans et demi, mais je n’ai pas 5 trimestres cotisés avant mon 20e anniversaire, est-ce que je vais devoir travailler jusqu’à 64 ans, soit 44 ans et demi ?

C’est la fin de l’année civile des 20 ans (le 31 décembre de l’année du 20e anniversaire) qui compte pour rentrer dans le dispositif carrière longue. Il suffit de cotiser 4 ou 5 trimestres avant le 31 décembre de l’année des 20 ans pour partir à 62 ans.

6. Comment s’appliquera la retraite progressive dans la fonction publique ?

Des dispositions seront prises dans la loi pour transposer la retraite progressive aux agents publics.

L’idée est que la retraite progressive soit cohérente dans ses principes avec celle applicable aux salariés du privé. Cela permettra aux agents de la fonction publique d’aménager leur fin de carrière deux ans avant l’âge légal, et de se mettre ainsi à temps partiel tout en bénéficiant d’une partie de sa pension. Le fait de passer à temps partiel n’aura aucun impact sur le calcul de la pension in fine, qui restera basé sur l’indice applicable dans les 6 derniers mois. 

7. Je suis un travailleur handicapé, que va signifier la réforme pour moi ?

Aujourd’hui, il est possible de partir dès 55 ans si l’on a travaillé en étant reconnu handicapé, avec une double condition de durée effectivement cotisée, c’est-à-dire en étant en emploi et de trimestres validés, y compris en dehors de l’emploi.  Pour partir à 55 ans, une personne née en 1973 doit ainsi avoir validé 132 trimestres (33 années), dont 112 effectivement cotisés (28 ans).

Demain, il sera toujours possible de partir dès 55 ans, avec la seule condition d’avoir cotisé un nombre minimal de trimestres (qui est la condition la plus favorable). La condition cumulative de trimestres cotisés et de trimestres validés sera supprimée.

8. Je suis aidant, suis-je éligible à une validation de trimestre élargie ?

Cela dépend.Ce qui va évoluer avec le projet de réforme, ce sont les conditions pour être considéré comme un aidant. Seront désormais éligibles à une validation de trimestre élargie : 

  • les aidants de personnes extérieures au cercle familial ; 
  • les aidants ne résidant plus au domicile de la personne aidée ;
  • les aidants d’enfants ayant un taux d’incapacité inférieur à 80 % et éligibles à un complément d’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH). 
9. Je suis infirmière dans un hôpital public, mon temps de travail de nuit n’est pas pris en compte, pourquoi la pénibilité de mon travail n’est-elle pas prise en compte pour ma retraite ?

Le C2P intégrera désormais les travailleurs de la fonction publique et permettra, une fois une quantité de points suffisante accumulée, d’ouvrir un droit à un congé de reconversion. Il pourra également servir à financer des formations, un passage à temps partiel payé à temps plein ou à bénéficier d’un départ anticipé à la retraite.

10. La revalorisation des pensions minimales de 1200 euros est-elle une revalorisation nette ou brute ? 

Leur montant sera de 1200 euros bruts, ce qui permettra d’atteindre 85% du SMIC net, soit 1150 euros nets (après CSG). La réforme entrera en vigueur au 1er septembre 2023. Or, le SMIC devrait être revalorisé d’ici à l’été 2023. Le montant prévu serait donc vraisemblablement plutôt autour de 1170 euros au moment de l’entrée en vigueur de la réforme.

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