Le quotidien Les Echos a publié mercredi 20 juillet une tribune que j’ai co-rédigée avec plusieurs collègues députés du groupe Renaissance, membres de la commission des Finances.

Tout indique que la crise énergétique que nous traversons est amenée à s’intensifier. Pour les Français, cette situation entraîne une sérieuse augmentation du coût de la vie. L’Etat s’est déjà fortement engagé avec le bouclier tarifaire sur les prix du gaz et de l’électricité et la remise carburant de 18 centimes. En parallèle, et depuis plusieurs mois, certaines entreprises réalisent des profits record. C’est notamment le cas dans le secteur de l’énergie.

Certains exigeraient que l’on taxe les entreprises tous azimuts. Cela serait une grave erreur. Quand les impôts sont trop élevés, les entreprises ne parviennent pas suffisamment à investir et à créer de l’emploi. Elles renoncent à des projets ou s’installent à l’étranger. C’est pourquoi nous croyons fermement à la nécessité de continuer à réduire la fiscalité qui pèse sur elles. Nous l’avons fait ces cinq dernières années comme aucune autre majorité ne l’avait fait au préalable : cette stratégie a porté ses fruits et nous la poursuivrons dès le prochain budget.

Le bénéfice de rentes

Mais la question qui nous préoccupe aujourd’hui est d’une autre nature. Nous ne confondons pas la prise de risques et le bénéfice de rentes. Les profits habituels des énergéticiens sont dus à leur travail et à leurs investissements, mais les niveaux exceptionnels atteints aujourd’hui doivent avant tout à la situation géopolitique. Ils doivent être partagés avec les Français.

Nous souhaitons aider les citoyens à traverser une période de crise, en utilisant à cette fin tous les moyens de la nation – l’argent public mais aussi l’argent privé. La transition énergétique nécessite la mobilisation de tous. Les entreprises doivent aider l’Etat à protéger immédiatement les Français face à l’inflation, comme l’Etat continuera à soutenir pour les années qui viennent les entreprises dans leur transformation et leur adaptation.

Une politique de soutien plus ambitieuse

EDF a d’ores et déjà consenti des efforts majeurs. Suite aux interpellations du gouvernement, nous saluons le geste qui a déjà été réalisé par TotalEnergies fin juin – une remise de 12 centimes d’euros pour les automobilistes faisant le plein dans ses stations-service sur autoroute cet été. Mais ce geste paraît bien insuffisant. Moins d’un trajet sur trois se fait sur le réseau national autoroutier et les Français qui ont le plus besoin de ce geste sont les « rouleurs contraints », obligés de prendre leur véhicule quotidiennement pour aller travailler, comme dans les zones rurales où les trajets domicile-travail atteignent souvent une heure. Nous souhaitons que TotalEnergies engage une politique plus ambitieuse de soutien aux Français, sous forme de baisse des prix et d’accompagnement à la transition écologique.

Nous demandons donc solennellement aux entreprises d’hydrocarbures une nouvelle et urgente stratégie d’aide aux Français, et notamment de remise carburant. Cela aurait l’avantage de la rapidité et de l’efficacité, dans une situation d’urgence extrême, là où le chemin législatif est techniquement plus long. Cela aurait l’avantage de l’exemplarité, en continuant à paver le chemin d’un capitalisme responsable, à l’image de ce que la loi Pacte a engagé.

S’il n’y avait pas des avancées décisives face à cette situation urgente, nous saurions rappeler ces entreprises à leur devoir et défendre les mesures fiscales qui s’imposeraient alors.

David Amiel, Thomas Cazenave, Dominique Da Silva, Stella Dupont, Joël Giraud, Nadia Hai, Daniel Labaronne, Michel Lauzzana, Denis Masséglia, Benoît Mournet, députés Renaissance, membres de la commission des Finances de l’Assemblée nationale.

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