J’ai visité ce jeudi 18 juin les Laboratoires Chemineau et échangé avec l’équipe de direction sur les perspectives de développement de l’entreprise, notamment au regard de la volonté affichée par la France de mieux assurer son indépendance sanitaire quand 80 % de la production de principes actifs est aujourd’hui réalisé en Chine, en Inde, ou en Asie. Implantée à Vouvray depuis près d’un siècle, cette ETI de quelques 320 salariés, sous-traitant reconnu de l’industrie pharmaceutique, a fabriqué l’année dernière 64 millions d’unités sous forme de liquides, de pâtes et d’aérosols, vendues en pharmacie sous des marques très en vue comme GSK, Sanofi, Mylan ou Biogaran.

Outre la nouvelle ligne de fabrication et de conditionnement de produits à base d’eaux de mer, d’extraits de plantes et d’huiles essentielles, que Chemineau a développé pour répondre à des pathologies respiratoires et à la demande croissante des consommateurs en produits naturels, cette visite m’a permis de découvrir : 

▶️ des process de fabrication performants recourant notamment à la robotique et au digital ;

▶️ des technologies que je ne connaissais pas comme la « valve à poche » qui permet d’isoler une préparation pharmaceutique du gaz propulsif dans un aérosol, elle est utilisée ici depuis plus de 10 ans ;

▶️ d’échanger sur les questions qui se posent aux industries pharmaceutiques au moment où l’on parle beaucoup de relocalisations, en France et en Europe, de productions jugées stratégiques ;

▶️ d’apprécier les investissements réalisés par Chemineau pour être compétitif sur des marchés en croissance, avec à la clé des créations d’emploi (18 en 2019).

Nous avons notamment abordés :

👉 Les problèmes de recrutement dans les spécialités de la maintenance industrielle comme sur des postes de haut niveau : 1/3 des personnels de Chemineau travaillent dans la Recherche & Développement, la Qualité et le Normatif.

👉 Les limites des critères d’éligiblité du dispositif d’accompagnement financier des entreprises recrutant en apprentissage récemment annoncé par le Gouvernement.

👉 Le prix de vente des médicaments génériques, de plus en plus bas, rend difficile l’amortissement d’investissements productifs et invite les groupes pharmaceutiques à faire fabriquer dans des pays à bas coût comme la Chine et l’Inde.

👉 La relocalisation en Europe de productions de principes actifs et son impact prévisible sur le coût des médicaments. J’ai noté avec intérêt que 77 % des principes actifs utilisés par Chemineau proviennent déjà de France ou d’Europe.

👉 Les aides publiques à l’investissement qui ne prennent pas en compte l’acquisition d’équipements de production d’occasion quand les équipements neufs sont financièrement hors de portée de nombreuses entreprises sous-traitantes. On doit pouvoir faire mieux au moment où l’on parle de développer l’économie circulaire.

👉 L’expérimentation du télétravail pendant la crise sanitaire qui débouche chez Chemineau sur une réflexion sur l’organisation du travail et l’équipement informatique : un ordinateur portable voyage mieux qu’une tour informatique et un écran !

👉 Le recours aux compétences de partenaires industriels locaux : la proximité à des avantages indéniables quand il s’agit d’effectuer rapidement une réparation, évitant ainsi l’immobilisation d’une ligne de production tournant habituellement 24h/24.

Nos échanges se prolongeront dans les prochaines semaines avec d’autres acteurs de l’industrie pharmaceutique du Grand Est Touraine. 

📲 Découvrir l’entreprise

Avec Brigitte PINEAU, maire de Vouvray, Pascale DEVALLÉE, maire de Vernou-sur-Brenne et vice-présidente au développement économique de la communauté de communes Touraine-Est Vallées, et Bernard GARNIER, président de l’Association des industriels du Castelrenaudais (référent des entreprises dans le cadre de la démarche Grand Est Touraine – Territoire d’industrie).

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