Ancien maire du Boulay et conseiller départemental, Jean-Pierre GASCHET préside la communauté de communes du Castelrenaudais (CCC). Il est à ce titre attentif à la situation économique des entreprises des 16 communes-membres de son établissement de coopération intercommunale.

Comment votre communauté de communes s’est-elle organisée pendant le confinement ?

Le service Petite enfance a été suspendu dès le vendredi 13 mars et la piscine fermée le 16. Nous avons maintenu une activité minimum de manière à répondre aux questions des habitants du territoire, par mail et téléphone, mais aussi pour maintenir des activités qui pour paraître parfois anecdotiques sont bien utiles. Les sacs jaunes pour le tri-sélectif ont été distribués par la fenêtre ! Au plus fort de la crise nous avions deux jours de permanence par semaine au siège de la « ComCom » avec une alternance des agents et des directeurs. La plupart des agents ont assuré leur mission en télétravail.

S’agissant de l’appui apporté aux communes, nous avons par exemple demandé à chacune d’entre-elles ses besoins en masque puis contacté deux entreprises du Castelrenaudais pour une mise en fabrication locale de masques en tissu. L’usine de chaussures Arche a modifié sa ligne de production pour produire 13.000 masques aux normes de l’AFNOR. Nous avons commandé des distributeurs de gel hydroalcoolique à deux entreprises locales et nous sommes fait le relais d’initiatives de bénévoles qui ont fabriqué des masques en offrant le tissu.

Les vice-présidents ont été réunis quatre fois pour valider les décisions qui le nécessitaient. 

La compétence économique est dévolue à la Région et aux communautés de communes, quelle a été l’action du Castelrenaudais en direction des entreprises ?

Tout d’abord, j’ai demandé aux agents assurant la comptabilité d’être physiquement présents pour que les factures soient rapidement payées aux entreprises. Dès le début du confinement, nous avons réfléchi aux conséquences de l’arrêt de l’activité économique sur le Castelrenaudais. Les aides de l’État ont été rapidement mises en place (Fonds de Solidarité, PGE, …). Il a cependant fallu « boucher les trous dans la raquette » et soutenir les petites entreprises. Les priorités ont été rapidement identifiées. Nous avons immédiatement suspendu les loyers de nos locataires pour le mois d’avril. Il s’agissait majoritairement d’artisans, notamment de commerçants que nous savions déjà en précarité économique ou qui étaient d’installation récente. 

Quelle va être votre action post-confinement en direction des entreprises ?

Nous avons travaillé à un plan de relance. Le Conseil régional a de son coté travaillé le plan « Renaissance » dont les principes ont été présentés à la mi- avril aux présidents des communautés de communes et votés le 15 mai. Nous abondons ce fonds à hauteur  de 2 € par habitant. L’effet de levier est important car pour chaque euro apporté par la communauté de communes la Région en met deux et la Banque des Territoires fait de même. Il s’agit d’avances remboursables sans intérêts ni garanties remboursables sur 3 ans après un différé d’un an.

Nous avons obtenu de la Région qui est chef de file en matière économique, la possibilité de créer un fonds d’aides sous forme de subventions (1.200 à 3.000 € avec des critères précis d’obtention). Nous travaillons en lien avec la CCI qui va instruire les dossiers. Enfin le recrutement prévu dans le cadre de l’Opération de revitalisation de territoire (ORT) d’une personne dédiée au commerce, nous permet de travailler en ce moment sur la mise en place de bons d’achat comme le fait la Ville de Tours.

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