J’étais début mai en Charente dans une commune de 400 habitants, Aubeterre-sur-Dronne, l’un des plus beaux villages de France, pour animer la première table ronde décentralisée de la mission Ruralité. Étaient présents : le Premier ministre, Édouard Philippe, la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, des élus, des acteurs socio-économiques (pharmacien, agriculteur, buraliste, médecin…), des responsables associatifs. 

Nous avons parlé de leurs problématiques, de leurs difficultés, de leurs succès… de services publics, d’éducation, de présence postale, de mobilité, de développement touristique, d’agriculture… Nous avons tous été d’accord pour considérer que le premier enjeu était celui du lien social et de la convivialité : avoir un lieu pour se retrouver, un cœur de village, une place, une salle…

 

Vouvray : un bon exemple de dynamisme dans la ruralité

Forte d’un peu plus de 3 000 habitants, Vouvray dispose de beaux équipements comme Val es Fleur et la bibliothèque Simone Veil que nous avons inaugurés l’année dernière. La requalification des espaces publics entre la route départementale et la mairie va prochainement doter la commune d’une entrée de ville et d’un nouveau bâtiment multi-usages (La Halle) promis à devenir un espace de centralité clé dans la vie de la commune.

Pour être nécessaire, la présence d’équipements et de lieux de rencontre dans une commune rurale ne produit ses effets que s’il existe des événements, des moments de convivialité permettant de se rassembler.

C’est pourquoi j’ai tenu à saluer à l’occasion des 10 Foulées vouvrillonnes organisées ce dimanche 19 mai, l’action de Vouvray animation, organisatrice des Foulées — mais aussi de cinq autres rendez-vous dans l’année — ainsi que celle de la municipalité et de sa Maire, Brigitte Pineau, à l’origine de ces Foulées créées 6 ans avant son élection. Je n’oublie pas l’activité des nombreuses associations culturelles, sportives et de loisirs rencontrées en septembre dernier lors du forum des associations.

 

Les Foulées vouvrillonnes : une manifestation remarquable

Pour la troisième année consécutive, j’étais présent à cette manifestation populaire, sportive et caritative. Celle-ci est remarquable pour 3 raisons qu’il convient de saluer :

  • l’importance du bénévolat qui la porte avec 80 bénévoles mobilisés cette année ;
  • sa contribution au développement du « sport pour tous » générateur de lien social et bénéfique pour la santé de chacun ;
  • sa contribution au développement d’une société inclusive.

Les Foulées Vouvrillonnes sont en effet organisées chaque année, au profit d’une association bénéficiaire de la totalité des bénéfices réalisés. Après Les Enfants de West (2010), Vivre comme Avant (2011), Le Sourire de Lou (2012), Les Sapeurs-Lipopette (2013) et Les Blouses Notes (de 2014 à 2017), c’est depuis l’année dernière l’association Le Rêve de Romain qui bénéficie du soutien des participants (près de 400 cette année). 1 100 € seront cette année versés à cette association qui serviront à accompagner Romain Guérineau dans ses compétitions handisport de haut niveau.

 

Une solidarité ancrée dans l’histoire de la commune

Comme chaque année, les Foulées vouvrillonnes sont parties et sont arrivées de la place d’Holnon. Holnon, cette commune picarde dont Vouvray est la marraine depuis la Première guerre mondiale. 100 ans après, une quarantaine d’Holnonais étaient présents pour les 10e Foulées : c’est vraiment remarquable !

À l’origine de cette union centenaire : la rencontre entre deux soldats blessés s’étant liés d’amitié lors d’un séjour à l’hôpital. L’un venait de Vouvray, l’autre d’Holnon systématiquement détruite par les troupes allemandes en mars 1917. À son retour, le soldat vouvrillon ému par le récit de son compagnon d’infortune raconta la destruction du village picard. Touchée et émue, la municipalité de Vouvray décida de voter un soutien financier de 1 000 francs pour aider à la reconstruction d’Holnon. Le monument aux morts d’Holnon fut par la suite construit grâce au soutien de la commune et des habitants de Vouvray.

Cette amitié est née d’une guerre européenne devenue mondiale. Cette Première Guerre mondiale qui devait être la Der des Der. Nous connaissons la suite : le maintien de nationalismes exacerbés sur le continent européen, l’arrivée au pouvoir des régimes fasciste et nazi, la Seconde guerre mondiale. Le nationalisme, c’est la guerre, l’Union européenne : un espace de paix.

 

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