Crotelles est de ces innombrables petites communes de France oĂč l’on a commĂ©morĂ© le Centenaire de l’Armistice du 11 novembre 1918 sans musique ni garde d’honneur.

 

🗒 RĂ©cit d’un moment marquant  🗒

 

Les Crotellois n’en sont pas moins partis nombreux de la mairie un peu aprĂšs 11h00, pour rejoindre Ă  pied le monument aux morts dressĂ© Ă  l’entrĂ©e du cimetiĂšre communal.

Dans une atmosphĂšre recueillie, mais chaleureuse, j’ai dĂ©posĂ© une gerbe au pied du monument en compagnie du Maire de la commune, Rudolff FOUCTEAU. AprĂšs la minute de silence, une vingtaine d’enfants de l’Ă©cole ont lu un poĂšme repris par l’ensemble des adultes. Monsieur Le Maire a lu le message adressĂ© par le PrĂ©sident de la RĂ©publique. J’ai pris Ă  sa suite la parole pour dire quelques mots.

J’ai prĂ©sentĂ© l’hommage rendu cette semaine par l’AssemblĂ©e nationale Ă  Jean JAURÈS, tuĂ© en 14 lors d’un meeting pour la paix, et Ă  Georges CLEMENCEAU, le « PĂšre de la Victoire », avant de rendre hommage aux 19 enfants de Crotelles « Morts pour la France ».

 

Ils Ă©taient cultivateurs, maçon, domestique agricole, bourrelier-sellier, ouvrier charpentier… ĂągĂ©s entre 20 et 39 ans.

Les corps de certains n’ont jamais Ă©tĂ© retrouvĂ©s, d’autres sont dĂ©cĂ©dĂ©s de leurs blessures dans des hĂŽpitaux, ou de maladie contractĂ©e au front peu de temps avant l’Armistice. Certains ont connu des moments clĂ©s du conflit comme la premiĂšre attaque aux gaz Ă  Yper en 1915 et l’offensive Nivelle sur le Chemin des Dames en 1917.

Deux ont Ă©tĂ© dĂ©corĂ©s de la Croix de guerre avec Ă©toile de bronze : CĂ©lestin HALTEAU et FĂ©lix GODEAU, cultivateurs sur la commune avant la guerre. NĂ© le 29 mars 1880 Ă  Nouzilly, CĂ©lestin HALTEAU Ă©tait soldat au 66e rĂ©giment d’infanterie de Tours. Il est mort le 15 juin 1915 Ă  l’ñge de 35 ans pendant la Bataille de l’Artois : il « a toujours montrĂ© un grand calme et une belle bravoure dans les combats auxquels il a pris part ». NĂ© le 18 fĂ©vrier Ă  Nouzilly, FĂ©lix GODEAU a Ă©tĂ© mobilisĂ© en aoĂ»t 1914. Il prend part une premiĂšre fois aux combats Ă  partir en dĂ©cembre. Il est citĂ© Ă  l’ordre de son rĂ©giment le 27 juin 1915 pour ĂȘtre « allĂ© Ă  maintes reprises en avant des lignes, sous le feu des mitrailleuses, relever des blessĂ©s ». BlessĂ© par balle le 11 septembre 1915, il est envoyĂ© « au dĂ©pĂŽt » Ă  l’arriĂšre. Il remonte aux combats le 23 avril 1916 et y reste jusqu’au 15 mai 1918. Atteint de la tuberculose, il est proposĂ© pour une pension de retraite le 25 septembre 1918 mais dĂ©cĂšde Ă  Crotelles le 2 octobre Ă  l’ñge de 38 ans. Le 79e rĂ©giment d’infanterie dans lequel il a servi a eu 5 886 morts durant le conflit, soit environ deux fois son effectif initial.

J’ai rappelĂ© l’angoisse des proches qui ne reçoivent aucune nouvelle et la douleur de ceux apprenant la mort de leur fils, de leur frĂšre, de leur pĂšre. Marie BLANCHET (Ă©pouse SYLVESTRE) Ă©tait de ceux lĂ . Le nom de son fils Edmond mort dĂšs le 22 aoĂ»t 1914 est inscrit sur le monument aux morts de Crotelles. Ceux de ses frĂšres Albert et Alphonse aussi.

La Marseillaise chantĂ©e, nous nous sommes retrouvĂ©s dans une annexe de la mairie pour le vin d’honneur et dĂ©couvrir le travail des enfants de l’Ă©cole autour du mot « Guerre ».

Je garderai longtemps le souvenir ému de cette commémoration du Centenaire et une pensée pour les 100 000 Tourangeaux ayant participé aux combats.

 

   

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