L’inauguration du nouveau centre de premières interventions Val-de-Brenne de Reugny et Neuillé-le-Lierre, samedi 1er septembre m’a offert l’occasion de remercier les sapeurs-pompiers et de leur dire toute la considération que la population leur porte pour l’engagement et le courage dont ils font preuve au quotidien.

Il est en effet des héros du hasard qui sauvent leur prochain à un moment de leur vie, mais il est des hommes — et des femmes — qui font de cette possibilité un devoir, un engagement de chaque jour. Ce choix est celui que font ceux qui rejoignent les sapeurs-pompiers ; il force notre respect.

Les sapeurs-pompiers sont la principale force de sécurité civile du pays et un pilier de la République dans les territoires. Comme à Reugny, l’implantation au plus près des citoyens constitue un élément de réactivité indispensable à la préservation des personnes et des biens et à la bonne prise en charge des victimes. Cet engagement de chaque jour est reconnu, en premier lieu par celles et ceux qui sont en responsabilité, de la commune au sommet de l’État. Cet engagement doit aussi être valorisé pour maintenir et renforcer le lien avec la population, favorisant des recrutements en nombre suffisant.

Des initiatives comme la journée portes ouvertes organisée le samedi 8 septembre sont importantes pour que chacun comprenne leurs missions, l’engagement professionnel et personnel que cela suppose, leurs réussites et leurs contraintes.

Chacun devrait savoir, par exemple, que 78 % des 247 000 sapeurs-pompiers de France sont des volontaires, et que dans des centres comme celui de Reugny il n’y a que des volontaires… et que les femmes sont les bienvenues. L’arrivée en nombre de femmes chez les sapeurs-pompiers concerne tous les grades. Elle est la marque d’un dynamisme et d’un ancrage dans la vie de la cité. À Reugny, la création de vestiaires va permettre de développer la mixité.

Depuis la Sainte-Barbe 2017 où j’avais eu le plaisir de venir à Reugny, après Amboise, Azay-sur-Cher, Bléré, Château-Renault et Vouvray, la Mission volontariat sapeurs-pompiers mise en place par le Gouvernement le 4 décembre 2017 a rendu son rapport.

Le rapport de la Mission Volontariat des sapeurs-pompiers propose des solutions concrètes et ambitieuses pour :
  • favoriser le recrutement de sapeur-pompier volontaire, 
  • assurer leur fidélisation
  • et reconnaître leur engagement citoyen.

Le nouveau « Plan volontariat » issu des travaux de la mission sera présenté lors du congrès national des sapeurs-pompiers qui se tiendra à Bourg-en-Bresse du 26 au 29 septembre 2018.

Si le volontariat procède avant tout des territoires et doit être adapté à la pluralité des situations et des besoins, il ne peut pas se limiter à la juxtaposition de 97 politiques départementales. Il ne saurait davantage être tributaire des débats, parfois conflictuels, entre l’État et les collectivités territoriales relatifs au financement des SDIS.

J’adhère pleinement à l’objectif d’ériger le développement du volontariat de sapeur-pompier au rang de politique publique nationale.

Qu’est-ce que cela implique au-delà des mots ? Cela implique d’abord de reconnaitre des enjeux et d’en tirer des conséquences.

 

  • L’enjeu de la résilience des territoires : les sapeurs-pompiers sont les premiers acteurs des secours quotidiens, la dernière ressource de masse mobilisable en cas de crise, et demain, une contribution importante à une force européenne de protection civile.
  • L’enjeu de la société française dans sa diversité : en 2018, nous ne pouvons pas nous satisfaire de la nette sous-représentation des femmes, des cadres et des populations issues des quartiers prioritaires de la politique de la ville chez les sapeurs-pompiers.
  • L’enjeu de nos entreprises, de nos services publics et de notre économie en prenant des mesures fortes, simples et incitatives — notamment de compensation — en faveur des employeurs, publics et privés, recrutant sapeurs-pompiers volontaires en garantissant leur disponibilité.
  • L’enjeu de la citoyenneté et de la Nation : les sapeurs-pompiers sont des citoyens exemplaires, à la pointe de la « société de l’engagement » que le président de la République souhaite développer. Ils méritent d’être mieux reconnus et valorisés, à l’instar des membres de la Garde nationale et ont vocation à participer au futur service national universel obligatoire.
  • L’enjeu de la protection sociale : en particulier s’agissant de la couverture des accidents ou maladies survenus ou contractées en lien avec le service mais aussi, au regard du temps consacré, du caractère dangereux et de la faible indemnisation souvent générée, de la création — au-delà de 15 ans d’engagements — d’une bonification de retraite sous forme de points au titre de la solidarité nationale. Sur la question de la retraite, je viens d’être nommé « ambassadeur de la réforme des retraites » au sein de mon groupe parlementaire et je suis à la disposition des sapeurs-pompiers d’Indre-et-Loire, professionnels et volontaires pour aborder cette question.
  • L’enjeu de l’Europe : seule une initiative étatique forte auprès de l’Union européenne, pourra exempter cet engagement de l’application du statut de travailleur, et éviter une réponse de secours dégradée aux dépens de la population.
  • L’enjeu du « vivre ensemble » : l’engagement comme sapeur-pompier volontaire implique toute la famille de l’intéressé (disponibilité, niveau de vie, solidarité et vie associative… ) ensemble, ils sont les acteurs du bon fonctionnement de chaque caserne comme de chaque village ou quartier.
Professionnels ou volontaires, les sapeurs-pompiers peuvent compter sur mon soutien.
Retour en images sur l’inauguration du 1er septembre 2018.

 

Partager :