Fils et petit-fil de vigneron, frère d’agriculteur, je suis profondément attaché aux femmes et aux hommes dont le travail nous nourrit, qu’ils soient agriculteurs, artisans des métiers de bouche, négociants… La seconde circonscription d’Indre-et-Loire — le Grand Est Touraine — et comme l’ensemble du département d’Indre-et-Loire marqué par l’agriculture. Activité économique diversifiée avec de la viticulture, du maraichage, de la production céréalière et un peu d’élevage, elle est aussi un élément déterminant de l’identité de notre territoire dont elle façonne les paysages. C’est donc avec beaucoup d’intérêt que j’ai suivi les Etats généraux de l’alimentation, la refonte de la carte des zones défavorisées simples (ZDS) permettant à certains agriculteurs de bénéficier d’une aide financière de l’Union européenne, les discussions avec l’Union européenne sur le glyphosate et les néonicotinoïdes, et l’examen à l’Assemblée du projet de loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable (projet de loi EGALIM).

Beaucoup de choses ont été dites sur cette loi dans les médias et sur les réseaux sociaux : des choses intéressantes renvoyant à des débats de fond (comme ceux sur la manière de conduire le changement de modèle agricole ou de prendre en compte la mondialisation des échanges et la demande de proximité) mais aussi beaucoup de fake-news ou d’informations tronquées. Depuis mon élection, j’ai été à l’écoute des différentes sensibilités du monde agricole (FNSEA, Coordination rurale et Confédération paysanne). Je me suis rendu sur Ferme Expo et au Salon internationale de l’Agriculture pour rencontrer les professionnels et débattre sur France 3 Centre Val-de-Loire. J’ai participé à plusieurs réunions à la chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire et avec le ministre de l’Agriculture, Stéphane TRAVERT. J’ai accompagné à l’Elysée les jeunes agriculteurs d’Indre-et-Loire invités par le Président de la République et me suis rendu au congrès national de la FNSEA organisé cette année à Tours. J’ai échangé avec qui le voulait bien à l’occasion de visites de terrain sur la circonscription qu’il soit professionnel ou citoyen-consommateur. C’est fort de ces moments que j’ai participé à l’examen du projet de loi EGALIM et expliqué mes choix sur ma page Facebook. J’assume pleinement mes choix sur deux sujets qui ont été à la une de l’actualité.

 

S’agissant du glyphosate : je souhaite sa suppression.

Oui, je suis opposé à l’emploi du glyphosate dans l’agriculture. Je suis conscient du danger d’accumulation dans les eaux et les sols et je souhaite œuvrer à l’adoption de nouvelles pratiques agricoles pour la santé des consommateurs comme des agriculteurs. 

Le Président de la République s’est engagé fortement, devant les Français, à supprimer l’utilisation du glyphosate dans 3 ans, sous couvert de produits de substitution afin de garantir une production agricole de qualité. Nous soutenons cette volonté politique. La France a su imposer à l’Europe la suppression du glyphosate en 5 ans, quand Bruxelles souhaitait un renouvellent pour 10 à 15 ans de plus. Une inscription dans la loi n’aurait eu aucune influence, elle n’aurait pas accéléré la recherche scientifique pour trouver des solutions alternatives que souhaitent les agriculteurs eux-mêmes, il ne faut pas les stigmatiser. Une commission spéciale est en cours de création à l’Assemblée Nationale pour suivre les recherches de produits aptes à une agriculture plus saine et permettant aux agriculteurs de vivre de leurs productions. Je prendrai toute ma part à ce travail parlementaire avec mes collègues députés La République en Marche d’Indre-et-Loire.

S’agissant de la vidéo-surveillance dans les abattoirs : je suis pour l’expérimentation, pas pour l’obligation dans le cadre de cette loi.

L’expérimentation permettra de bénéficier de retours d’expérience sur la meilleur façon d’envisager une généralisation du dispositif mais aussi de vérifier son efficacité. Sur ce sujet, d’autres paramètres doivent permettre d’avancer comme la formation des personnels et la qualité des équipements. Je crois aussi qu’il ne faut pas oublier que s’il existe des abattoirs industriels de grande capacité, il existe aussi des abattoirs de proximité. Prenons le cas de l’abattoir de Bourgueil, indispensable pour la filière de l’IGP Rillettes de Tours dont 86 % de la production est assurée sur la 2e circonscription dont je suis l’élu.

  • L’abattoir de Bourgueil était menacé de fermeture en 2009-2010.
  • Un collectif de plus de 200 coopérateurs comprenant principalement des éleveurs mais aussi des moyennes et grandes surfaces, ainsi que quelques bouchers, s’est constitué en 2013 pour en reprendre la gestion. Trois objectifs : le rapprochement du producteur et du consommateur, la qualité et le bien-être animal.

Rendre obligatoire la vidéo surveillance dans cet équipement tourné vers la qualité, mais qui demeure encore fragile, serait contre-productif, tant pour les professionnels que pour les consommateurs souhaitant consommer de la viande 100 % locale. Soutenir les acteurs des filières Porc de Touraine, Agneau de Touraine, IGP Rillettes de Tours et les éleveurs d’Indre-et-Loire ne s’oppose pas pour moi à l’amélioration du bien être animal. C’est pourquoi je suivrai avec intérêt les retours d’expérience sur la vidéo-surveillance dans les abattoirs volontaires.

 

Ces sujets ne sauraient occulter l’important travail réalisé et les nombreuses avancées.

Enrichi de 190 amendements par rapport à la version initiale du projet de loi proposée par le Gouvernement, le texte adopté en première lecture par l’Assemblée, s’inscrit dans le cadre des conclusions des Etats généraux de l’alimentation et des trois axes stratégiques retenus à l’issue des concertations :

  • assurer la souveraineté alimentaire de la France ;
  • promouvoir des choix alimentaires favorables pour la santé et respectueux de l’environnement ;
  • et réduire les inégalités d’accès à une alimentation durable et de qualité.

 

Les éléments clés du texte que nous avons adopté le 30 mai dernier sont les suivants.
1 – Améliorer l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire, préserver la capacité de production et assurer la juste rémunération des agriculteurs.

 

  • Le processus de construction du prix payé aux agriculteurs est inversé et s’appuie désormais sur les coûts de production des producteurs. Le contrat et le prix associé seront proposés par celui qui vend (articles 1 à 3). Objectif : assurer une meilleure répartition de la valeur créée entre les acteurs.
  • La réouverture des négociations est facilitée en cas d’évolution des coûts de production, sur une durée raccourcie (article 6). Objectif : fluidifier les renégociations afin de ne pas rester sur des situations de blocage.
  • Le seuil de revente à perte est relevé à hauteur de 10% et les promotions encadrées (fini le 1 gratuit, 1 acheté, seuls le 2 achetés, 1 gratuit est possible). L’article 9 habilite le gouvernement à prendre par ordonnance les deux mesures, pour une durée de deux ans. Objectif : lutter contre la déflation des prix et assurer une juste répartition de la valeur.
  • La lutte contre les prix abusivement bas est élargie et renforcée (article 10). Objectif : mettre fin à la guerre des prix qui paupérise les producteurs et fragilise des pans entiers de l’industrie agroalimentaire française.
  • La médiation agricole est facilitée et renforcée, les missions des interprofessions sont élargies (article 4 et 5). Objectif : faciliter le traitement des litiges et fournir un appui méthodologique aux producteurs et aux organisations de producteurs.

 

2 – Renforcer la qualité sanitaire, environnementale et nutritionnelle des produits pour une alimentation saine, de qualité et durable. 

 

  • En matière de commercialisation de produits phytosanitaires, les activités de vente et de conseil sont séparées et le dispositif des certificats d’économies des produits phytopharmaceutiques, sécurisé (par voie d’ordonnance). Les rabais, ristournes et remises lors de la vente de ces produits sont interdits (articles 14 et 15). Objectif : réduire la dépendance de l’agriculture aux produits phytosanitaires.
  • Les pouvoirs d’enquête et de contrôle des agents chargés de la protection de la santé, de la protection animale et de la sécurité sanitaire des aliments sont renforcés (article 15). Objectif : accroître l’efficience des contrôles.
  • Le délit de maltraitance animale est étendu et les peines, doublées. Les associations de protection animale peuvent se porter partie civile dans les cas réprimés par le code rural et de la pêche maritime et constatés par un contrôle officiel (article 13). Objectif : renforcer les pouvoirs de sanction dans le domaine du bien-être animal.

 

3 – Permettre à chacun d’accéder à une alimentation saine, sûre et durable. 

 

  • La restauration collective publique devra s’approvisionner avec au moins 50% de produits issus de l’agriculture biologique, locaux ou sous signes de qualité à compter du premier janvier 2022 (article 11). Objectif : faire de la restauration collective un levier d’amélioration de la qualité de l’alimentation.
  • Le gaspillage alimentaire est réduit dans la restauration collective par la mise en place d’un diagnostic obligatoire et le don alimentaire, étendu à la restauration collective et à l’industrie agroalimentaire (articles 12 et 15). Objectif : lutter contre la précarité alimentaire et limiter les conséquences environnementales du gaspillage.

 

Je continuerai de m’engager sur les questions agricoles et alimentaires qui correspondent à des enjeux concrets pour la Touraine. 

 

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