Cette décision de l’Union européenne est une très bonne nouvelle pour les 900 apiculteurs de  Touraine, notamment pour la dizaine d’apiculteurs professionnels que compte notre département. Je la salue.

Elu maire de Bléré en juin 2014, j’ai mis en place pendant l’été une commission extra-municipale « Bléré ville amie des abeilles, des oiseaux et des insectes » animée par un apiculteur amateur. Un an après nous récoltions 12,5 kg de notre premier miel communal. Il fut donné aux jardiniers des jardins familiaux, aux agents communaux et au centre communal d’action sociale (CCAS) pour les colis aux personnes les plus défavorisées. Je me réjouis donc particulièrement de la décision prise hier par l’Union européenne d’interdire 3 insecticides néonicotinoïdes communément qualifiés de « tueurs d’abeilles ». Dénoncée depuis 30 ans par les apiculteurs, l’utilisation de ces agents toxiques sera totalement interdite sur le territoire de l’Union européenne à la fin de l’année pour les cultures en plein air.

Au-delà de son intérêt pour les apicultures professionnelle et de loisir, cette décision est essentielle pour le maintien de la biodiversité car 80 % de notre environnement végétal est fécondé par les abeilles, qui jouent un rôle incontournable de pollinisateurs. Elle est toute importante pour notre #alimentation car 40 % de celle-ci (fruits, légumes, oléagineux, etc.) dépend de leur action fécondatrice.

Dans une enquête IFOP de mars 2015, 90 % des personnes interrogées considérait la transition agricole et alimentaire vers « des produits locaux, plus sains et plus sûrs » comme « prioritaire ». 86 % se déclaraient favorable à l’interdiction progressive des pesticides dans l’agriculture d’ici 2025.

Répondre à cette attente de la société française suppose au moins choses.

• 1/ Agir sur la production en développant les alternatives aux traitements dits « conventionnels » et en soutenant l’agriculture biologique. C’est le travail des chercheurs et des professionnels du monde agricole (formateurs compris) avec le soutien des pouvoirs publics.

• 2/ Agir sur la demande de manière pérenne. Car il ne suffit pas de vouloir d’avantage de « produits locaux, plus sains et plus sûrs » : il faut que ces produits trouvent acquéreurs sur le marché dans des conditions permettant de rémunérer correctement les agriculteurs. Cela suppose nécessairement de faire évoluer les pratiques d’achat et de consommation. Je ne crois pas qu’en la matière l’information et la publicité suffisent : c’est également une question d’éducation. D’où ma proposition d’amendement de l’article 1 du Code rual et de la pêche maritime, repris par le groupe La République en Marche et adopté la semaine dernière par la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale.

 

« Révolution culturelle » — pour reprendre les mots d’Emmanuel Macron lors de son discours aux jeunes agriculteurs à l’Élysée le 22 février dernier — la transition agricole et alimentaire que nous appelons de nos vœux ne se décrète pas !

Elle se prépare. Elle s’organise. Elle s’accompagne. Elle s’évalue.

C’est dans ce sens que j’entends continuer à agir à l’Assemblée nationale et au plan local.

 

Pour aller plus loin

Les amis des abeilles – Syndicat d’apiculture d’Indre-et-Loire

Le rapport de Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA)

 

Mai 2015 : première récolte de miel communal à Bléré.

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