Un célèbre petit guide rouge sorti ce matin en librairie distingue d’une étoile 4 restaurants de Touraine : L’Auberge du Bon Laboureur à Chenonceaux, le Château de Pray à Chargé, Les Hautes Roches à Rochecorbon et La Promenade au Petit-Pressigny.

Je félicite leurs chefs, Antoine JEUDI, Arnaud PHILIPPON, Didier EDON et Jacky DALLAIS pour cette distinction renouvelée, ainsi que leurs brigades et employés car en ce domaine la réussite ne peut être que collective. Je me réjouis bien sûr que 3 de ces 4 étoiles brillent sur la 2e circonscription d’Indre-et-Loire, la circonscription du Grand Est Touraine que j’ai l’honneur de représenter.

 

Ces quatre étoiles ne résument pas à elles seules l’offre de restauration de qualité de notre département, loin s’en faut !

 

Elles sont cependant importantes car les restaurants distingués par le plus renommé et le plus international des guides gastronomiques contribuent :

  •   à l’attractivité de la Touraine, première destination touristique de la Région Centre ;
  •   à la valorisation des métiers de la restauration, secteur d’activité qui embauche et où l’ascenseur social n’est pas bloqué ;
  •   à la mise en valeur de notre patrimoine alimentaire et des savoir faire qui lui sont liés : vins en appellation d’origine contrôlée, IGP Rillettes de Tours, AOP Saint-Maure-de-Touraine, poissons de Loire et des étangs, oies, gélines et safran de Touraine, Nougat de Tours, et j’en passe ;
  •   à la mise en valeur de l’agriculture Tourangelle, des vignerons, des maraîchers, des arboriculteurs, des céréaliers, des pêcheurs professionnels en Loire et des éleveurs.

 

Paul BOCUSE, « Le cuisinier du siècle », a dit un jour que « la véritable cuisine sera toujours celle du terroir » et que s’agissant de la France « le beurre, la crème et le vin en constitueront toujours les bases ».
Le vin…

Le dynamisme de la viticulture ne se dément pas en Touraine et en Val de Loire, contribuant à la qualité de nos paysages valorisés par l’inscription du Val de Loire au Patrimoine mondial et à l’excédent commercial de la France dans le secteur agricole et agroalimentaire : sans le secteur du vin le déficit du commerce extérieur de la France s’accroîtrait de l’ordre de 7,5 milliards d’€. La viticulture connait cependant ses problèmes avec des gels successifs ayant occasionné sur la période 2012-2016 une perte de récolte moyenne équivalente à une année de production à l’échelle du Val de Loire (certains secteurs étant d’avantage touchés comme les aires d’appellations Vouvray et Montlouis-sur-Loire) ; avec des maladies du bois attaquant les pieds de vigne ; avec une fiscalité sur les stocks taxant ce qui n’est pas encore vendu.

C’est notamment pour évoquer ces questions que j’ai pris avec M. Jean-Martin DUTOUR, Président de l’interprofession des vins du Val de Loire, l’initiative d’organiser mercredi prochain, 14 février, à l’Assemblée nationale, une rencontre entre les parlementaires du bassin viticole et l’interprofession. 25 députés et sénateurs, du Loiret à la Loire-Atlantique, de toutes sensibilités politiques, seront présents, dont mes collègues député(e)s d’Indre-et-Loire.

Le beurre et la crème…

Leur production en Indre-et-Loire risque d’être fragilisée par l’actualisation de la carte des communes éligibles à l’Indemnité compensatrice pour handicap naturel (ICHN) financée à 75 % par l’Union européenne et à 25 % par l’état. Dans le prolongement de mes précédentes interventions auprès du ministre de l’Agriculture et du Premier ministre, le 1er août 2017, les 22 janvier, 31 janvier et 5 février 2018, je relaie aujourd’hui encore auprès du Gouvernement les vives inquiétudes des éleveurs de Touraine, et les propositions formulées hier soir par Madame la Préfète d’Indre-et-Loire, Corinne ORZECHOWSKI, après une longue journée d’échanges et de concertation avec la Chambre d’agriculture de notre département.

La polyculture est une caractéristique identitaire de notre département et la pérennité des élevages une nécessité.

L’approvisionnement de la laiterie coopérative de Verneuil-sur-Indre ; le développement de l’AOP Sainte-Maure-de-Touraine ; les efforts consentis par les collectivités et les professionnels en faveur de l’abattoir de Bourgueil ; les démarches de qualité existantes (Agneau de Touraine, Roi rose porc de Touraine, recours volontaire de charcutiers d’Indre-et-Loire à des porcs élevés en Touraine pour la fabrication de Rillettes de Tours en IGP) ou envisagée (Bœuf de Touraine) ; le développement de la demande des consommateurs en produits locaux, y compris dans le cadre de la restauration collective ; sont autant de raisons pour lesquelles j’apporte et j’apporterai mon soutien à la pérennisation de l’élevage en Touraine.

Les agriculteurs ne souhaitent pas vivre de subventions mais de leur travail.

Au-delà de la refonte du dispositif de soutien aux exploitations agricoles concernées par des handicaps naturels engagée à l’échelle de l’Union pour répondre aux remarques de la Cour des comptes européenne, et de l’accompagnement — indispensable — des agriculteurs qui s’en trouveront exclus, la question de fond qui est posée est celle du revenu des agriculteurs. Je n’ai jamais entendu un agriculteur demander à vivre de subventions publiques : tous souhaitent vivre de leur travail. Quand un consommateur dépense 100 € pour son alimentation, seuls 8 € sont perçus par les agriculteurs, 8 € dont il faut déduire les coûts de production avant de parler de revenu…

La répartition de la valeur ajoutée, entre les agriculteurs, les industriels et les distri-buteurs, dans le sens d’une importance accrue des agriculteurs, est au cœur du projet de loi présenté le 31 janvier dernier en Conseil des ministres dans le prolongement des Etats généraux de l’alimentation.

D’autres leviers doivent aussi être mobilisés qui touchent notamment à la recherche et à l’innovation, à la modernisation des exploitations, à la restauration collective (notamment publique), à l’agritourisme, et bien sûr aux pratiques de consommation de chacun d’entre-nous. J’y travaillerai dans les prochaines semaines et les prochains mois avec les parties concernées.

Daniel LABARONNE

Communiqué du vendredi 9 février 2018

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