J’ai participé ces derniers jours à mes premières Sainte Barbe comme député. Un « marathon » qui m’a conduit successivement à Amboise, Azay-sur-Cher, Bléré, Château-Renault, Reugny et Vouvray pour rendre hommage aux sapeurs-pompiers volontaires et professionnels, aux jeunes sapeurs pompiers et aux personnels administratifs et techniques qui les appuient au quotidien.

Les origines d’une tradition

Sainte Barbe est une sainte des églises orthodoxe et catholique qui, selon la tradition chrétienne, refusa d’abjurer sa foi et fut soumise à la torture sous la férule de son père. Celui-ci finit par la décapiter et fut frappé par la foudre son infanticide accompli. Les mineurs d’abord mais aussi les artificiers, les salpêtriers, les fondeurs, et finalement les pompiers sous la Troisième République, se mirent sous sa protection de cette « Sainte du feu ». Sans doute peut-il sembler étrange qu’un représentant de la République comme moi se réunisse sous l’égide d’une sainte chrétienne. Je crois pour ma part que l’on peut être laïque et être attaché à des traditions qui font sens, fussent-elles d’inspiration religieuse. Ces cérémonies de la Sainte Barbe 2017 m’ont donné l’occasion de remercier les sapeurs-pompiers et de leur dire toute la considération que la population leur porte pour l’engagement et le courage dont ils font preuve au quotidien. Il est des héros du hasard, qui sauvent leur prochain à un moment de leur vie, mais il est des hommes et des femmes qui font de cette possibilité un devoir, un engagement de chaque jour. Ce choix est celui que l’on fait en rejoignant les sapeurs-pompiers ; il force notre respect.

La principale force de sécurité civile du pays

Les quelques 250 000 sapeurs-pompiers de France, volontaires, professionnels et militaires réalisent chaque année 4,5 millions d’interventions, soit plus de 12 000 par jour. Ils forment la principale force de sécurité civile du pays et sans nul doute, un pilier de la République dans les territoires. L’implantation au plus près des citoyens constitue un élément de réactivité indispensable à la bonne prise en charge des victimes. Ce maillage territorial composé de 6 500 centres d’incendies et de secours a démontré son efficacité opérationnelle et va être préservé conformément à la feuille de route énoncée par le Président de la République. Les casernes sont, pour reprendre les mots du président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, Eric Faure, de vrais « bastions de citoyenneté ».

Des missions qui évoluent

Les missions des sapeurs-pompiers évoluent avec en dix ans une augmentation d’un million du nombre d’interventions réalisées pour secourir des personnes (notamment en raison du vieillissement). Ces interventions représentent aujourd’hui 80 % de leurs missions. Cette évolution doit rester raisonnée car les sapeurs-pompiers n’ont pas vocation à se substituer aux missions d’assistance sociale ou à pallier, dans la durée, aux insuffisances de la couverture sanitaire et sociale dans notre pays. D’autres missions les attendent qui sont amenées à se multiplier. C’est notamment le cas de la lutte contre les feux de forêt, qui vont gagner une bonne partie du territoire métropolitain et concerner 50 % de nos forêts en 2050 du fait du réchauffement climatique. L’augmentation de phénomènes météorologiques extrêmes est là, nous l’avons vu il y a quelques semaines dans les Caraïbes. Nous ne risquons pas les cyclones en Touraine mais une crue généralisée sur le bassin de la Loire demeure le troisième risque naturel prévisible, par ordre d’importance, sur le territoire métropolitain (après une crue de la Seine et un tremblement de terre sur la Côte d’Azur). Il faut plus que jamais s’y préparer. En matière de missions, rappelons le rôle des sapeurs-pompiers lors des attentats ayant endeuillé la France entière. Leur professionnalisme et leur courage ont trouvé dans ces événements une nouvelle expression : au moment des tueries de masse du Bataclan et de Nice ils ont été les primo-intervenants et leur action a été décisive. Ils sont en pointe dans la formation de la population française aux gestes qui sauvent avec 103 000 personnes formées dans les casernes l’an dernier.

Dévouement et sens du devoir

L’arrivée en nombre de femmes chez les sapeurs-pompiers concerne tous les grades. Elle est la marque d’un dynamisme et d’un ancrage dans la vie de la cité. Reste à aller plus loin, en fidélisant d’avantage des femmes qui renoncent plus rapidement que leurs collègues masculins au volontariat : une sur deux renonce ainsi au bout de 5 années de volontariat confrontée à la difficulté de concilier une triple vie professionnelle, familiale et de pompier. Volontaire ou professionnel, civil ou militaire, les sapeurs-pompiers portent au coeur de nos territoire, au coeur de la République, le témoignage de l’esprit de dévouement et du sens du devoir. Soutenus par leurs familles et par leurs proches, ils assurent notre sécurité en tout temps et en tout lieu et représentent dans une société de plus en plus tournée sur elle-même, un modèle de solidarité et de courage.

Service départemental d’incendie et de secours d’Indre-et-Loire (SDIS 37)

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