L’après-midi passé dimanche 19 novembre à Ferme Expo m’a conforté dans l’idée que la connaissances des réalités agricoles, dans leur diversité, était la condition d’une expression utile, qu’il s’agisse d’intervenir dans le débat public ou de faire la loi.

L’agriculture est une activité économique à nulle autre pareille parce qu’elle nous concerne tous : son rôle premier est de nous nourrir, ne l’oublions jamais. L’agriculture c’est aussi des espaces anthropisés qui impactent nos vies et les écosystèmes. C’est également un patrimoine naturel et culturel, matériel et immatériel quand on songe aux variétés végétales et aux races animales, aux paysages façonnés par l’homme pendant des siècles, aux savoir-faire transmis de génération en génération, aux patrimoines bâtis…

L’agriculture c’est aujourd’hui aussi des technologies, du tourisme à la ferme, des établissements de formation professionnel, des véhicules spécialisés sur les route, des infrastructures spécialisées comme les abattoirs, des groupements professionnels et interprofessionnels, des choix de société, des politiques publiques, locales, régionales, nationales et européennes, des accords internationaux. L’agriculture c’est des femmes et des hommes que l’on rencontre parfois sur un marché, que l’on aperçoit en photo en bout de tête de gondole dans un supermarché ou dont on apprend le suicide dans la presse. Les chiffres varient d’une année à l’autre mais comparé au reste de la population française l’excès de suicides chez les agriculteurs se situe autour de 20 % et semble indexé sur les prix agricoles… La réalité d’un éleveur de la Gâtine nord de la Touraine, n’est pas celle d’un maraîcher installé sur des varennes de Loire. La réalité d’un céréalier dépendant des cours de la Bourse de Chicago n’est pas celle du vigneron dont le nom figure à la carte de grands restaurants. L’agriculture recouvre de multiples réalités et ce caractérise d’abord par sa complexité. C’est pour cela qu’il faut à mon sens être prudent et mesuré dans les débats et dans les prises de position, que l’expression soit citoyenne, professionnelle, syndicale ou politique.

J’ai échangé avec intérêt avec : Eloi CANON, éleveur à Chemillé-sur-Dême et Président de la commission Produits de proximité et circuits courts de la Chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire qui m’a guidé pendant une partie de l’après-midi ; avec l’animatrice de la filière du fromage Sainte-Maure-de-Touraine ; avec le Président de l’UDESA 37, Dominique MALAGU ; avec les bénévoles de la Société avicole de Touraine ; avec le Président de la Fédération départementale des associations agréées de pêche et de protection du milieu aquatique d’Indre-et- Loire, Jacky MARQUET ; avec le Président des agriculteurs bio de Touraine, Didier GIBON ; avec Fernand VIEIRA DA SILVA de la coopérative laitière de Verneuil-en- Touraine ; avec Benoit JOUBERT du groupe d’équipement agricole Cloué ; avec Agri Tourainenergie 37 ; avec Frédéric GERVAIS, co-porte-parole de la Confédération paysanne 37 et Temanuata GIRARD, Secrétaire générale de la Confédération paysanne au niveau national et productrice de fromages à Luynes. Je les remercie de leur disponibilité et de leurs explications.

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