Monsieur le Maire,

Mesdames et Messieurs les adjoints et conseillers municipaux,

Mesdames et Messieurs les représentants d’associations,

Mesdames, Messieurs

La France est le seul pays au monde où chaque commune a érigé son monument aux morts.

Il est vrai qu’au sortir de la Grande Guerre dont nous célébrons le centenaire, ce sont plus de 1 300 000 militaires français et coloniaux qui sont « Morts pour la France ».

Près de 36 000 monuments seront ainsi érigés, principalement dans les années 1920-1925. Ces monuments ont contribué en leur temps au deuil national. Ils participent aujourd’hui de notre mémoire collective. Cette mémoire collective, c’est la mémoire de la Nation : un ensemble de souvenirs qui — s’agissant de la guerre 14-18 — ne sont pas à proprement parler les nôtres, mais qui participent de notre identité collective, et, dans le meilleur des cas, de l’identité de chacun d’entre nous. Cette cérémonie permet à chacun d’entre-nous de faire acte de mémoire, et plus encore… de PARTAGER UN ACTE DE MEMOIRE.

Souvenons-nous ensemble de l’année 1917, l’ « année terrible ».

1917 est une année terrible pour les Poilus. La France en guerre sort des terribles épreuves de Verdun et de la Somme, où ses armées n’ont pas connu les avancées escomptées. Sous les obus, les balles et dans la glaise, les poilus souffrent.

Les grandes offensives destinées à brisées les lignes adverses ne sont décisives, ni sur le plan stratégique, ni sur le plan tactique, et apparaissent inutiles après 2 ans 1/2 de guerre. C’est l’offensive Nivelle sur le Chemin des dames (avril-mai), c’est l’offensive sur les Monts de Champagne (avril), c’est la bataille de Vimy — où l’identité canadienne se forge dans le sang — c’est la 3e bataille d’Ypres avec 250 000 morts et blessés britanniques, c’est le désastre de Caporetto dans le nord de l’Italie (octobre-novembre).

Après 2 ans 1/2 de guerre, la lassitude a gagné l’avant comme l’arrière. En France, le quotidien se résume ainsi : un quart de la France est envahi, la situation économique est catastrophique, et les prix flambent. Des ouvrières se mettent en grève, notamment à Tours.

Les Poilus ont le sentiment d’être mal commandés et se sentent mal considérés. Des mutineries éclatent qui touchent à leur paroxysme 68 divisions sur 110. Elles seront réprimées dans des conditions que l’on commence seulement à reconnaître.

Les mutineries de l’année 1917 ne sont pas propres à la France : des mutineries souvent très violentes ont lieu dans les armées russes, ottomanes, allemande et italienne. La lassitude des soldats et des peuples est générale.

C’est dans ce contexte que le Président de la République Raymond Poincaré nomme Georges Clémenceau Président du conseil. Celui que l’on surnomme déjà le Tigre va associer le front et l’arrière dans une guerre qu’il souhaite intégrale.

« Intégrale » en France, la guerre mobilise des alliances de plus en plus larges. La guerre devient mondiale. La Chine déclare la guerre à l’Allemagne et les Etats-Unis sortent d’une neutralité séculaire en s’engageant auprès de la France. Cet engagement est vu comme un signe de gratitude. Un officier américain, le capitaine Stenton, écrit : « La Fayette, nous voilà ! ».

Deux expositions sont actuellement consacrées à la participation des Etats-Unis dans la Grande Guerre et à leur présence en Touraine : à Amboise et à Larçay.

L’universalisme du conflit se matérialise notamment par l’attribution du Prix Nobel de la Paix, le seul décerné au cours de la guerre, au Comité international de la Croix-Rouge.
A la fin de l’année 1917, un aumônier militaire bénévole, Daniel Brottier collabore à un journal créé par des blessés convalescents : La Nouvelle France. Il fondera l’Union nationale des combattants avec le soutien de Georges Clémenceau.

Comme leurs prédécesseurs, poilus de la Première Guerre mondiale, les anciens combattants qui nous entourent à chaque cérémonie patriotique ont combattu pour la France. Accompagnés des bénévoles du Souvenir français, ils combattent aujourd’hui sur le front de la mémoire. Au nom de Nation, je les en remercie.

Nous vous accompagnons.

L’Assemblée nationale vient de voter une hausse de + 25 % du budget consacré à la mémoire qui se trouve porté à 28,2 millions d’euros. Le projet de loi de finances 2018 prévoit par ailleurs la remise en état massive des nécropoles et hauts lieux de mémoire pour un montant de 11,2 millions d’euros.
Dans un même ordre de considération, nous soutenons l’ambition de faire inscrire, par l’Unesco, plusieurs sites mémoriels sur la liste représentative du patrimoine mondial de l’humanité, une ambition d’autant plus noble que la tâche est inédite concernant des sites dits « de guerre ».

Je vous remercie de votre attention.

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