La Confrérie des Goûteux de Bernache Vouvrillons, association « bachique » créée en 1989, tenait aujourd’hui son 28e chapitre en présence de confréries venues des quatre coins de l’hexagone. Son but est de propager le renom de la bernache, de faire connaître et aimer les coteaux, les caves troglodytes et le site de la Vallée de la Loire et Vouvray en particulier.

Connaissez-vous la bernache ?

Si vous êtes Tourangeaux, Angevins ou du Haut-Poitou c’est probable. Si vous êtes originaires d’une autre région peut-être avez vous entendu parler du « vin bourru », du « Bourret » en Béarn ou du « Paradis » en Beaujolais ? La bernache est un moût de raisin en cours de fermentation alcoolique. Ce « presque vin » est trouble du fait de la présence de levures en suspension et contient encore beaucoup de sucre. Les levures continuant de transformer le sucre en alcool la bernache est une boisson éphémère : le goût de raisin va s’estomper au profit de celui du vin. Saisonnière, elle se déguste de fin septembre à mi-novembre selon les années et les régions.

Après avoir satisfait aux épreuves et prononcé le serment, comme les autres récipiendaires, me voila donc fait chevalier de la Confrérie des Goûteux de Bernache Vouvrillons (avec 100 % des voix comme le fit remarquer le maire de Rochecorbon, Bernard Plat). Ces moments de convivialité autour d’un produit local et de tradition sont utiles.

En Touraine, la vigne et le vin sont notre patrimoine commun

Je remercie l’engagement bénévole des membres de la confrérie qui à travers la bernache promeuvent un élément essentiel du patrimoine naturel et culturel de la Touraine : la vigne et le vin. Ils sont notre patrimoine commun. Ce patrimoine est constitué de paysages, de caves creusées dans le côteau, de savoir-faire et de traditions, d’éco-systèmes, de micro-climat, de sols, d’histoires et de légendes (comme celle de l’âne de Saint-Martin) et de bouteilles mémorables parfois servies sur les plus grandes tables du monde… ou de la République. S’intéresser à ce patrimoine, s’intéresser à sa préservation, comme à sa valorisation, c’est à la fois faire vivre notre identité culturelle — nous en avons plus que jamais besoin dans un environnement mondialisé — et contribuer au maintient une activité économique pluri-séculaire, devenue au cours de la seconde moitié du XXe siècle une richesse économique de première importante pour notre territoire.

Les costumes et les rituels donnent aux confréries une image de folklorique. C’est bien de cela dont il s’agit, au sens étymologique du terme. Le folklore (de l’anglais folk, peuple et lore, traditions) est l’ensemble des productions collectives émanant du peuple et se transmettant d’une génération à l’autre par voie orale (contes, récits, chants, musiques, danses et croyances) ou par l’exemple (rites, savoir-faire).

Les membres de la Confrérie des Goûteux de Bernache Vouvrillons sont des passeurs et je suis fier d’avoir été ce midi leur invité d’honneur. Fils et petit-fils de vigneron, je suis particulièrement fier d’être le député d’une circonscription autant viticole. C’est pour cela que j’ai fait ma demande d’adhésion à l’ANEV, l’Association nationale des élus de la vigne et vin.

Rassemblement des confréries devant le clocher de l’église de Vouvray