Figure majeure de la vie publique de la seconde partie du XXe siècle, Pierre MENDES FRANCE demeure pour plusieurs générations, bien qu’ayant exercé brièvement l’autorité de l’État, l’incarnation de l’éthique de la République et une référence morale de la vie politique française. Je me reconnais dans son action politique.

Il adhère à seize ans au Parti radical. Avocat, il est élu en 1932 dans l’Eure et il est alors le plus jeune député de France. Partisan du ralliement au Front populaire, il est nommé sous-secrétaire d’État au Trésor du deuxième gouvernement Blum. Mobilisé en 1939, il veut poursuivre la lutte en Afrique du Nord et embarque sur le Massilia. Arrêté sur ordre du gouvernement de Vichy, il s’évade de prison et rejoint le général De GAULLE à Londres en 1942. Député et ministre sous la IVème République, il devient, en juin 1954, après Dien Bien Phu, Président du Conseil et ministre des affaires étrangères. Il signe les accords de Genève mettant fin à la guerre d’Indochine. Il ouvre la voie à l’indépendance de la Tunisie. Jouissant d’une très forte popularité, il est pourtant renversé en février 1955 sur la question de l’application du statut de l’Algérie.

En 1958, il rejette les institutions de la Ve République. Battu aux élections législatives, il se consacre à la réflexion politique. Devenu député de l’Isère en 1967, il perd son siège l’année suivante. Il accompagne Gaston DEFFERRE dans la campagne pour l’élection présidentielle de 1969, soutient la candidature de François MITTERRAND aux élections de 1974 et de 1981 et consacre la fin de sa vie à la recherche d’une paix au Proche-Orient.

Il s’éteint à sa table de travail le 18 octobre 1982. Un hommage national lui est alors rendu dans la cour d’honneur de l’Assemblée nationale.

Partager :