Le site de stockage souterrain de naturel de Céré-la-Ronde ne se visitera pas lors des Journées européennes du patrimoine. Peut-être acquerra t-il un jour une valeur patrimoniale comme témoin du siècle des hydrocarbures ? En attendant, il représente un intérêt économique local et national que je vous propose de découvrir.

Au sud-est de la Touraine, à 900 m sous les communes de Céré-la-Ronde et d’Orbigny en Indre-et-Loire, d’Angé, Faverolles-sur-Cher et Saint-Julien-de-Chédon en Loire-et-Cher, l’entreprise Storengy exploite depuis 25 ans un stockage souterrain de gaz naturel en nappe aquifère d’une capacité de 570 millions de m3, soit l’équivalent de la consommation annuelle de la ville de Marseille. Son potentiel énergétique est comparable à celui d’un des 34 réacteurs de 900 MégaWatt (MWe) du parc nucléaire d’EDF. A quelques kilomètres du bourg de Céré-la-Ronde, le centre d’exploitation s’étend sur 11 hectares aux accès protégés et rigoureusement contrôlés. 24 personnes y assurent la maintenance, l’exploitation et la conduite (24h/24 et 7 jours sur 7) des activités de transit, de compression, de comptage, de traitement et d’odorisation du gaz.

Bertrand FAUCHET, directeur général adjoint de Storengy, Daniel LABARONNE, Député d’Indre-et-Loire et Jean-Claude PHILIPPE, chef du site de Céré-la-Ronde.
Ce site est l’un des 14 sites français de Storengy, filiale du groupe ENGIE (anciennement GDF Suez), leader européen du stockage de gaz naturel et quatrième opérateur mondial. Au delà de son intérêt en termes économique et d’emploi, pour la circonscription, le site de stockage souterrain de gaz naturel de Céré-la-Ronde est reconnu d’intérêt stratégique dans le cadre de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) qui fixe les orientations et les priorités d’action des pouvoirs publics pour la gestion de l’ensemble des formes d’énergie sur le territoire national.
Notre visite du 15 septembre 2017 faisait suite à une invitation de Storengy et à un échange avec le cabinet de Sébastien LECORNU, secrétaire d’Etat auprès du ministre d’Etat, ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas HULOT. A quelques jours de l’examen par l’Assemblée du projet de loi mettant fin à la recherche ainsi qu’à l’exploitation des hydrocarbures conventionnels et non conventionnels et portant diverses dispositions relatives à l’énergie et à l’environnement, cette visite a permis de mieux appréhender certains enjeux du texte bientôt soumis au vote de la représentation nationale, et en particulier celui visé à l’article 4 : la sécurité d’approvisionnement en gaz naturel des consommateurs français. A cette fin l’article 4 prévoit d’autoriser le Gouvernement à organiser la mise en place d’une régulation pour les infrastructures de stockages souterrains de gaz permettant de mieux garantir la disponibilité du gaz en hiver, tout en maîtrisant le coût de cette sécurité pour les consommateurs. Le sujet est d’importance car au moment du pic de consommation hivernal, 50 % du gaz naturel disponible en France pour la production d’électricité, l’activité industrielle et l’alimentation des particuliers provient des stockages souterrains présents en France métropolitaine et non des pipelines nous reliant à nos fournisseurs étrangers.
La consommation française de gaz naturel est proche 40 milliards de m3, importés à 99 % principalement de Norvège, de Russie, des Pays-Bas et d’Algérie. 12 milliards de m3 font l’objet d’un stockage souterrain pour une période plus ou moins longue. Le procédé présente trois grands intérêts. En premier lieu, le stockage souterrain permet de livrer en hiver – période où la demande est forte – un gaz acheté moins cher pendant le reste de l’année. C’est la “valeur marché” du stockage. En second lieu, le stockage à une “valeur stratégique et assurantielle” en garantissant à tout moment une disponibilité “physique” et une réduction de l’impact négatif majeur qu’induirait pour l’économie française une coupure ou une réduction drastique des importations. En troisième lieu, le stockage a une “valeur système” car il permet de réduire les besoins en investissements de transport entre les pays de production et la France.

Nids d’hirondelles mis en place dans le cadre d’un partenariat avec la Ligue de protection des oiseaux.

Compresseur permettant d’injecter le gaz naturel dans la zone de stockage souterraine ou de le propulser dans le réseau de distribution. La technologie utilisée permet la suppression des rejets de gaz à effet de serre et une réduction significative des nuisances sonores pour le personnel.

Visite du centre de contrôle
L’État français est le premier actionnaire du Groupe ENGIE, à travers l’Agence des participations de l’Etat, avec 28,7% du capital et 32,6% des droits de vote. Il est par conséquent le premier actionnaire de Storengy.
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