La première édition nationale du DuoDay s’est achevée en Touraine par une table-ronde « Regards sur le handicap » riches d’enseignements, organisée à mon initiative. Retours sur cette journée qui m’aura apporté beaucoup sur le plan du travail parlementaire comme sur le plan personnel.

La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées avait comme principaux objectifs :

  • de promouvoir de nouveaux droits,
  • de faciliter l’accompagnement des personnes handicapées,
  • et de favoriser leur participation à la vie de la Cité.

Son adoption constitue alors une réponse forte aux attentes des personnes en situation de handicap et de leurs familles. Elle suscite de nombreux espoirs. Dix ans après une enquête de l’IFOP réalisée pour le Comité d’entente des associations représentatives de personnes handicapées et de parents d’enfants handicapés montre que la loi tarde à produire les effets attendus.

Le changement des mentalités constitue un champ d’action prioritaire pour 52 % des personnes handicapées interrogées. À la bienveillance avérée des Français à l’égard des personnes handicapées doit se substituer une meilleure prise de conscience qu’eux-même peuvent agir pour une meilleure intégration du handicap. Les sentiments qui s’expriment à travers cette enquête sont de trois ordres : celui du vécu des personnes handicapées, celui du jugement porté par le grand public, et celui de l’action des élus locaux. La mise en relation de ces trois « réalités » est l’un des grands mérites de l’enquête de l’IFOP. Pour ne prendre qu’un exemple : si les écoles sont plutôt accessibles pour 74 % des élus locaux, elles ne le sont que pour 30 % du grand public et 20 % pour les personnes handicapées.

Secrétaire d’État aux personnes handicapées auprès du Premier ministre (et non à la ministre des Solidarités et de la Santé), Sophie CLUZEL appelle à construire une « société inclusive » et mobilise à cette fin l’ensemble des ministères. Partageant cette ambition qui sera au cœur de la Conférence nationale du handicap 2018, j’ai souhaité participer le 26 avril au DUODAY 2018.

Cette action européenne visant à favoriser l‘inclusion des personnes en situation de handicap dans le monde du travail prenait cette année une dimension nationale.Au-delà de son objectif premier, cette journée est l’occasion de communiquer sur le handicap, de mettre en avant les acteurs impliqués, publics et privés, professionnels et bénévoles, de faciliter les prises de paroles. C’est pourquoi j’ai souhaité organiser en fin d’après-midi une table ronde « Regards sur le handicap »

Mon DuoDay 2018
8h30-9h30, Vouvray. Visite des foyers de vie de La Bellangerie en compagnie de la Présidente de l’ADAPEI 37, Mme Constance De SINETY.

Parmi les sujets évoqués, la question du vieillissement des personnes handicapées et de leur accompagnement. Les premiers signes de vieillissement peuvent apparaître dès 45 ans. L’accompagnement nécessite des personnels médicaux spécialisés : ergothérapeutes, orthophonistes… Le secteur du handicap étant peu attractif pour ces professionnels, les structures qui les accueillent doivent faire appel à des professionnels exerçant dans le secteur libéral ce qui induit des coûts plus élevés (de transport et d’accompagnement chez le spécialiste, notamment.)

 

10h00-12h30, Villedomer et Château-Renault. Rencontre avec les personnes handicapées mentales travaillant au centre équestre de La Boisnière et sur des tâches de conditionnement dans les locaux de l’ESAT Les Ateliers de la Brenne.

Nadine, 25 ans d’ancienneté, m’explique son travail et l’organisation des journées. La précision est à tous les postes de travail, la bonne humeur aussi.

 

Retour sur la matinée et le travail réalisé par l’association La Boisnière (Groupe SOS) avec Sophie MOUTARD, directrice générale de l’association, Guy DE BRANTES, son président, et François GOUBELLE, directeur de l’ESAT Les Ateliers de la Brenne.

17h00-18h00, Bléré. Réunion de travail avec le président de la Fédération des aveugles et amblyopes de France Val de Loire, M. Bruno GENDRON.

Parmi les sujets évoqués, l’enjeu du vieillissement avec la « barrière » d’âge des 60 ans. La loi de 2005 en prévoyait la suppression dans un délai de cinq ans, mais elle existe toujours : «  Si le handicap survient après 60 ans, vous êtes considéré comme une personne âgée dépendante, et non comme une personne handicapée, et touchez des prestations inférieures » explique Bruno GENDRON. Le diabète est la première cause de cécité et il est difficile d’entrer en apprentissage tardivement : On ne se met pas au braille à 80 ans ! L’arrivée de la cécité peut donc rapidement se traduire par une perte d’autonomie. Rien n’est prévu dans les EPAD pour accueillir de manière adaptée les aveugles et mal-voyants. Sont également évoqués les enjeux du numérique, des livres adaptés et du raccourcissement des délais administratifs pour le traitement des dossiers dans les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH).

 

18h30-21h00, Cigogné. Table ronde « Regards sur le Handicap » avec la participation de familles d’enfants handicapés, de bénévoles associatifs, de professionnels et d’élus dans les locaux du Clos d’Alban de l’Association Arc-en-ciel.

 

Je salue l’engagement des parents, responsables et administrateurs d’associations. Si nous voulons que notre société soit plus inclusive, il faut qu’elle soit plus fraternelle et plus solidaire. Je m’engage à agir pour rendre la vie des parents et des enfants à en situation de handicap plus facile et moins fragmentée…

 

 

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